« Le livre, en cette difficile période, a toute sa place »

Bidoung Mkpatt, ministre des Arts et de la Culture.

Le Cameroun célèbre de concert avec la communauté internationale, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Monsieur le ministre, comment se porte ces deux secteurs dans notre pays ?

Comme vous le savez, le secteur de la culture en ce premier semestre 2020 est l’un des plus touchés par la terrible pandémie du Covid-19. Dans un contexte comme celui-là, l’industrie du livre est également touchée assez sévèrement, même si par ailleurs, le livre contribue à permettre de mieux vivre le confinement avec la lecture, partout à travers le monde. Toutefois, malgré ce contexte particulièrement difficile que vit le milieu artistique et culturel, le cap de l’amélioration de la santé du secteur reste maintenu. Vous savez que dans le secteur du droit d’auteur, Son Excellence Paul Biya, président de la République, chef de l’Etat a impulsé une vaste réforme depuis 2015. Cette réforme conduite par le Premier ministre, chef du gouvernement et dont nous assurons le suivi, a abouti à une accalmie du secteur. J’ai donc souhaité mobiliser les artistes dans cette dynamique, pour impulser une structuration du mouvement artistique et culturel, à travers 24 pôles d’expression culturelle et artistique. Les disciplines de l’édition et des arts littéraires contribuent de manière très positive à cette dynamique. 

Cette journée mondiale arrive à sa 25e édition. Quelle importance cet événement a-t-il eue jusqu’ici ?

Il faut d’abord rappeler que le 23 avril est une date symbolique pour la littérature universelle. C’est en effet à cette date en 1616 que Cervantes, Shakespeare et Inca Garcilaso de la Vega sont tous les trois décédés. C’est également la date de naissance ou de décès d’éminents écrivains comme Maurice Druon, Haldor K. Laxness, Vladimir Nabokov, Josep Pla et Manuel Mejía Vallejo. Ce fut donc un choix naturel pour la Conférence générale de l’UNESCO, qui s’est tenue à Paris en 1995, de rendre un hommage mondial au livre et aux auteurs à cette date, ce qui a abouti à la création de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Elle a permis à ce jour de gagner à la cause du livre et du droit d’auteur un nombre considérable de personnes de tous les continents et de tous les horizons culturels. Cette commémoration est ainsi devenue l’occasion pour tous, de faire le point sur la vie du livre, son évolution et également celle du droit d’auteur. Au niveau du Cameroun, le gouvernement a donné une place importante à ce secteur en créant la Direction du Livre et de la Lecture qui suit au quotidien les activités des différents professionnels du secteur.

Le contexte de cette 25e édition est marqué par la crise sanitaire due au Covid-19. Cette célébration sera-t-elle muette ?

Ce serait à mon sens un peu trop osé de parler d’une célébration muette. En fait, l’apparition du Covid-19 nous emmène à observer un certain nombre de mesures énoncées par le Premier ministre, chef du gouvernement sur très hautes instructions du président de la République, chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, garant de notre bien-être collectif. En revanche, le Cameroun qui se joint à la communauté internationale tient bien compte du contexte global. En cette année où le Covid-19 bouleverse les modes et références sociaux à travers le monde, la journée mondiale du livre et du droit d’auteur devient plus que jamais un repère sur l’importance de la lecture dans la vie de chaque citoyen. Au-delà des frontières physiques et des barrières sociales, le livre représente la plus belle invention de rapprochement, de partage des idées et incarne un puissant outil de maîtrise de la solitude. J’ai donc rendu publique une déclaration qui indique la place de cette commémoration dans notre paysage culturel.

Comment le thème choisi cette année par l’Unesco : « Lire… pour ne jamais se sentir seul », embrasse-t-il le combat mené par les acteurs du secteur ?

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