« Nous travaillons à contenir et à restreindre l’action des groupes armés »

Général de corps d’armée Daniel Sidiki Traoré, commandant de la Force de la Minusca.


Les opinions publiques africaines s’interrogent toujours sur la capacité de nuisance des groupes rebelles en Centrafrique, malgré le déploiement massif des troupes onusiennes ?  Quel est votre degré d’implication dans le processus électoral en cours dans le pays ?
La crise en République centrafricaine n’est pas une crise qui date d’aujourd’hui. C’est une crise assez profonde. D’aucuns tentent de la situer sur les dix dernières années. Mais je pense que cette crise remonte à beaucoup plus loin. Son règlement ne peut pas se faire en peu de temps. La crise s’est incrustée pratiquement dans le dispositif social et sociologique de ce pays. Et pour apporter une réponse sérieuse et définitive cela peut prendre du temps. C’est pourquoi la Minusca a été mise sur place pour suppléer l’action de la Misca, la Mission africaine. A cet effet depuis que la Minusca a été mise en place en 2014, elle œuvre sans relâche à travailler à la restauration de l’autorité de l’Etat. J’en veux pour preuve, notre dispositif sur le terrain qui est un dispositif qui travaille pour avoir un maillage national. Ensuite, l’action qui doit être menée ici est à la fois militaire et politique. Sur le plan militaire nous travaillons à contenir et à restreindre l’action des groupes armés. Parallèlement, sur le plan politique, il y a aussi une action qui doit accompagner ce que nous faisons sur le plan militaire. C’est ce qui a été fait avec la signature de l’accord de paix en début d’année 2019. Ce travail suit son cours et toutes les dispositions de l’accord de paix ont été mises en œuvre par la Minusca et dans ce dispositif, il n’y a pas que la Minusca, il y a aussi les autres partenaires qui œuvrent à nos côtés. Quand on prend en compte tout cela, c’est un processus qui est assez long. Mais la détermination de la Force et de tous acteurs est certaine. Sur le plan militaire, nous avons aidé les forces de défense et de sécurité nationales à se déployer. Tout cela a permis à ce que le 27 décembre 2020, nous puissions avoir des élections. Je crois que tout ce processus est en cours et il faut qu’on reste et demeure optimiste. 
Quelle évaluation faites-vous du plan de sécurisation des élections. Etes-vous satisfait du déroulement des opérations ? 
Globalement nous sommes satisfaits du déroulement du processus électoral. Le vote a pu avoir lieu. Il y avait beaucoup de sceptiques.  Beaucoup de personnes qui pensaient que ce jour-là (le 27 décembre 2020 Ndlr) il n’y aurait rien, ont été surprises. Les Centrafricains sont bel et bien allés voter. Certes il y a eu des difficultés. Mais connaissez-vous une œuvre humaine qui n’en a pas ? D’une façon générale, à Bangui il y a eu un vote massif des populations. Malgré quelques perturbations, le désir fondamental avéré des populations était d’aller voter. 
D’une manière générale, on observe une incompréhension de l’opinion publique qui ne comprend pas toujours très bien le rôle de la Minusca. Que faites-vous pour changer le regard des gens sur la mission ? 
Les opérations de maintien de la paix ne sont pas un processus facile.  Nous arrivons dans un pays qui a des autorités, des lois et qui est chargé de garantir la sécurité des populations et affirmer l’autorité de l’Etat. Il faut un c...

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