Centre des handicapés d’Etoug-Ebe : quand les patients deviennent locataires
- Par Marie Christine
- 05 févr. 2021 11:54
- 0 Likes
Evoquant diverses raisons, des anciens malades admis dans cette formation sanitaire refusent de libérer les chambres, pour certains depuis des dizaines d’années.
C’est au niveau du pavillon d’ergothérapie du Centre de réhabilitation des personnes handicapées (CNRPH) à Etoug-Ebe, que Dame Pauline Ngo Bayiha vit. Impossible d’entrer en contact avec elle, ni de la voir. Sa porte est verrouillée et les volets de sa chambre aussi. Il est strictement interdit de frapper à sa porte. N’y a accès, que son garde-malade, un sexagénaire dont le profil selon les responsables du Centre est douteux. Il est assis devant le pavillon. Le directeur de l’hôpital, Alexandre Manga explique que cela fait plus de 10 ans que la jeune femme ne sort de sa chambre que dans la nuit, car serait allergique à la lumière du jour.
A l’arrivée du patron des lieux, le garde-malade va s’éloigner. En réalité, Pauline Ngo Bayiha est à sa 17e année au Centre. Admise en 2004, elle était alors âgée de 19 ans. Aujourd’hui, elle en a 36. Ne prenant plus de soins médicaux depuis des années, et étant déclarée paraplégique mais en santé, elle refuse de retourner en famille. Elle aurait déclaré que le CNRPH a été incompétent sur son état de santé et exige une évacuation sanitaire aux frais de l’Etat. À la simple évocation d’une réinsertion dans la société et d’un retour en famille, la jeune femme fait appel aux avocats et aux huissiers pour trouble à la vie privée et crie au scandale, pour maltraitance sur la personne handicapée.
Cette situation n’est pas étrangère à cette formation sanitaire. Il y a un mois, un certain Sidiki est sommé de partir après six années de séjour. Admis dans le Centre en 2014, il refuse également de rentrer en famille, menaçant les responsables de l’établissement avec un couteau tout en transformant sa chambre en lieu de consultation traditionnelle. Attitudes inconcevables pour le directeur. Selon lui, les missions du CNRPH ne sont pas connues et sont mal comprises du public. « L’hôpital n’est pas un centre d’hébergement. Les gen...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires