« Ces sociétés ont un rôle strict de gardiennage et d’alerte »
- Par Jean Francis
- 16 févr. 2021 11:45
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Dr. Didier Badjeck, directeur du Think Tank « Cameroon Consulting and Prospective.
De nouvelles entreprises privées de gardiennage ont été agréées il y a deux semaines. Le besoin se faisait-il tant sentir dans ce secteur qui en comptait moins de 10 ?
Les dispositions qui encadrent l’agrément autorisant les activités privées de gardiennage sont contenues dans la loi n°97/021 du 10 septembre 1997, modifiée et complétée par la loi n° 2014/027 du 23 décembre 2014, suivies des décrets d’application n°2005/031 du 2 février 2005 et n° 2015/407 du 16 septembre 2015, portant sur le même objet. C’est dire que le corpus juridique est pertinent, pour une application sereine et d’utilité. Sur le plan légal, ce corpus légitime l’acte posé par le chef de l’État qui s’appuie sur l’expertise d’une commission chargée d’examiner le bien-fondé des demandes en la matière, voire leur opportunité en contexte sécuritaire global. Car faut-il le rappeler, il s’agit de sociétés qui fournissent des services de gardiennage dans des conditions précises, sans qu’elles ne soient supposées se substituer aux services régaliens de l’Etat qui assure quant à lui, la protection des personnes et des biens. Dans la limite du gardiennage des propriétés, pouvant s’étendre sous certaines conditions vers la protection des personnes en déplacement, ces activités sont entièrement encadrées par la commission et l’Administration territoriale qui peuvent, en cas de besoin, suspendre temporairement ou définitivement toute activité qui sortirait de son cadre légal. Ces garanties étant suffisamment encadrées par la loi et les décrets, l’augmentation démographique de nos cités, la recrudescence du banditisme urbain, l’augmentation des biens des personnes, l’éligibilité des sociétés demanderesses sont des marqueurs qui ont certainement motivé l’octroi de nouveaux agréments par le chef de l’Etat.
Quel est le rôle de ces structures dans le contexte sécuritaire actuel ?
Il faut comprendre que ces activités sont encadrées dans un contexte qui est tel qu’il ne devrait exister aucune interférence entre ces sociétés privées de gardiennage et les Forces de maintien de l’ordre, ni par quelques signes distinctifs, ni par les capacités opérationnelles, ni en raison du rayon de leur action. Alors que les FMO sont flexibles et ne rencontrent aucune restriction de mobilité dans l’exercice de leurs fonctions, les sociétés de gardiennage sont fixes dans les propriétés qu’elles sont supposées garder ; elles sont astreintes à ne pas s’immiscer par le biais de quelque influence, sur des questions politiques ou syndicales. Cette norme est très claire et peut donner suite à des sanctions rédhibitoires. Si le contexte actuel se prête au développement...
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