Personnes âgées: Sous haute surveillance…à distance

La pandémie à Covid-19 menace particulièrement cette tranche d’âge. Dans leurs espaces d’accueil, la vigilance est accrue.

A 10h, des traces d’une serpillère sont encore visibles sur le sol ce lundi 29 mars. Le linge s’étale progressivement sur la pelouse et les cordes. Autant que les assiettes rangées dans des bassines sont posées sous le soleil. Au centre d’accueil Béthanie-Viacam de Nkolmesseng situé dans l’arrondissement de Yaoundé V, la vie a l’air de ne pas trop changer. Seuls deux grands seaux installés aux coins de la véranda montrent la différence. C’est l’espace de vie d’une vingtaine de personnes âgées. Et on tient compte de la pandémie ambiante de Covid-19. Depuis un an, on a pris des dispositions de ce côté. Pour limiter le risque de contamination des 18 pensionnaires installés ici. « Nous avons effectué un test de tous les occupants de ce centre d’accueil. Tout est négatif. Nos parents sont donc préservés de la maladie pour le moment », affirme Marie-Joseph Mbia. C’est la dame chargée de l’encadrement des pensionnaires. En français facile, elle leur donne le bain, leur change les couches pour ceux qui en ont besoin, leur donne à manger et s’assure qu’ils ont pris leurs médicaments.

« Nous utilisons plus d’eau de javel, de savon, de gel désinfectant pour s’assurer que les lieux sont propres. D’ailleurs nous utilisions déjà tous ces produits avant la survenue de la pandémie. Désormais, le sol est lavé toutes les deux ou trois heures, et non plus seulement le matin, à midi et le soir. Nous devons entièrement nous occuper de ces parents très souvent abandonnés par leurs proches », ajoute Marie-Joseph Mbia. Janvier Noah, 85 ans, pensionnaire du centre depuis trois ans, est informé du Covid-19 et de ses ravages. Il craint moins la maladie que l’abandon des siens. « Je n’ai plus rien. Seules mes trois filles viennent me rendre visite quand elles le peuvent. Je n’ai plus de chez moi. Ici, c’est ma nouvelle famille », ajoute-il, les larmes aux yeux.

A côté de lui, Rithée Ndongo Ngallè n’est pas aussi pessimiste. Du moins, elle ne le montre pas. Contrairement à son camarade, cette ancienne cadre de banque arrivée dans ce centre d’accueil en novembre 2009, est stricte sur le respect des mesures barrières. Masque vissé sur la bouche et le nez, elle veille à garder une bonne distance de ses interlocuteurs. « Il faut rester un peu loin de moi. J’écoute les informations à la radio et je sais qu’il faut respecter la distanciation », dit-elle. En effet, le transistor posé sur un banc de la véranda donne un peu de vie aux occupants des six chambres de ce centre. C’...

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