Mali : le président et le PM toujours en captivité

Le climat reste tendu et l’avenir plein d’incertitudes au Mali, après l’arrestation lundi dernier du président de transition et de son Premier ministre. Bah Ndaw et Moctar Ouane ont été conduits à la garnison militaire de Kati, une banlieue de Bamako, par des hommes en uniforme aux ordres du colonel Assimi Goïta, vice-président de transition. Pour l’heure, l’on ignore encore les intentions des militaires et le sort qu’ils comptent réserver aux deux dirigeants détenus. Mais, l’on redoute déjà les scenarii de 2012 et 2020, lorsque l’armée a poussé respectivement les présidents Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keita à la démission. Toutes choses qui viendraient compromettre les chances d’une transition réussie. 
Les militaires expliquent leur coup de force par une violation par les captifs, des clauses de la Charte de transition. « Dans les démarches de constitution d’un nouveau gouvernement le Premier ministre nouvellement reconduit a établi une liste de gouvernement, en accord avec le président de la transition sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives à lui conférées par la Charte. A savoir, la défense et la sécurité. Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la Charte de transition, contrairement au serment prêté lors de son investiture le 25 septembre 2020 », a indiqué le colonel Assimi Goïta. « Le vice-président de transition s’est vu dans l’obligation d’agir pour préserver la Charte de transition et défendre la République (…) Le processus de transition suit son cours normal », a-t-il ajouté.
Assimi Goïta tient à rappeler que la Charte lui donne un droit de regard sur les ministères en charge de Défense et de la sé...