« Une innovation, mais pas une rupture »
- Par Jean Francis
- 09 juil. 2021 12:28
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Pr. Manassé Aboya Endong, directeur exécutif du Groupe de recherches sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique (GREPDA)
La deuxième session ordinaire de l’année législative qui vient de s’achever a été marquée par des plénières spéciales sur des problématiques touchant au vécu quotidien des populations (accès à l’eau, à l’électricité, la question foncière, etc.). Comment appréciez-vous ces séances ?
A l’évidence, cette session s’est inscrite dans une certaine continuité, en termes de contrôle parlementaire de l’action gouvernementale. L’institutionnalisation des plénières spéciales vient néanmoins apporter une innovation qu’il faut éviter de considérer comme des ruptures. Sous ce prisme, elle a permis aux parlementaires (députés et sénateurs) d’interpeller les membres du gouvernement sur un certain nombre de questions liées aux conditions de vie des populations. L’accès à l’électricité, à l’eau potable, l’accès au logement et les questions foncières ont occupé une place de choix dans les questions orales des parlementaires aux différents membres du gouvernement. Les parlementaires ont posé le problème des délestages, de la qualité de l’eau et de l’accès au foncier, questions qui préoccupent au plus haut point le gouvernement dans sa stratégie de promotion du développement et d’amélioration des conditions de vie des populations. La crise sanitaire, l’état d’avancement et la stratégie gouvernementale de lutte contre la propagation de cette pandémie ont aussi été évoqués dans les débats entre parlementaires et les ministres sectoriels, dans un contexte où l’audit sur la gestion des fonds fait l’objet d’un traitement médiatique particulier. Mais, la session s’est aussi prononcée sur les projections budgétaires pour l’année 2022. Globalement, il s’est agi d’une session parlementaire studieuse et sérieuse tant du point de vue du contrôle de l’action gouvernementale que du point de vue du travail législatif.
Quelle peut être la portée de ces interpellations des parlementaires à l’endroit du gouvernement ?
Dans l’histoire politique du Cameroun, les parlementaires ont souvent contribué aux grandes mutations. Ils ont joué un rôle important et décisif dans les changements politiques et institutionnels intervenus ou en cours. C’est certainement dans cette continuité qu’ils ont pu interpeller un certain nombre de ministres sectoriels pour évaluer l’état d’avancement d’un certain nombre de chantiers. Il est certain que les interpellations faites au ministre de l’eau et de l’énergie d’une part, et au ministre du cadastre et des affaires foncières d’autre part, vont contribuer à remobiliser les acteurs impliqués dans chacun des chantiers objet des interpellations parlementaires. Ces interpellations sont à la fois des instruments d’évaluation et des aides à la décision politique. D’ailleurs, il n’est pas exclu qu’elles servent à améliorer et à corriger un certain nombre de dysfonctionnements dans l’implémentation des politiques publiques. C’est en cela que les parlementaires se déploient comme une force de proposition, au ras-du-sol des préoccupations des populations qu’ils sont censés représenter.
Il y a eu des débats, mais les populations attendent certainement des actions concrètes sur le terrain. Quel est le rôle des différents acteurs...
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