« Ces patients ont déjà été pris en charge »

Un document signé du directeur général du Centre Pasteur du Cameroun fait état de 14 cas de variant Delta détectés au Cameroun. Qu’en est-il réellement ?
Le Centre Pasteur du Cameroun est un laboratoire de référence de santé publique. Dans ce cadre, il est en charge de l’isolement de tous les micro-organes de l’organisme, que ce soit dans les cas de veille sanitaire que de riposte ou encore d’alarme. Il était tout à fait normal que le directeur général prévienne le ministre de la Santé publique de la présence du variant Delta au Cameroun. Cela a été le cas le 5 mars 2020, lorsque nous avions isolé le premier cas de Sars-Cov2. Ce type de rapport est envoyé chaque semaine au Minsanté. 
Pourquoi publier les résultats quatre à trois mois après la détection de ce virus ?
C’est parce qu’au début de l’épidémie, toutes les ressources ont été concentrées sur le diagnostic rapide et la prise en charge des populations locales et des voyageurs. Mais quand les variants émergent à partir de décembre 2020, le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) se lance en février dans l’identification des variants. On retourne ainsi tester les échantillons prélevés depuis décembre et on remonte peu à peu. C’est le caractère rétrospectif de ces recherches qui justifie cet écart. 
Cet écart n’est-il pas favorable à une circulation rapide du virus ?
Le séquençage, du fait de sa mise en œuvre, vient toujours en rétrospective. Celle-ci peut alors se faire en une semaine, en fonction des capacités des laboratoires. Nous ne sommes pas loin de là car, on a déjà obtenu les résultats du mois de juillet. Pour l’instant, l’identification du variant n’interfère pas sur la prise en charge du patient. Il est plutôt essentiel pour la surveillance et la stratégie de riposte. Cette technique permet de voir s’il y’a une augmentation dans le temps et ajuster la stratégie de riposte en fonction du taux de p...