Réconciliation en Côte d’Ivoire : une affaire de tous

Les colombes de la paix planent au-dessus de la lagune Ebrié. Signe incontestable d’une réconciliation en marche en Côte d’Ivoire. Depuis quelques années, la classe politique ivoirienne, avec en première ligne le président Alassane Ouattara, s’y investit pleinement pour définitivement sortir le pays du cycle infernal dans lequel il est englué depuis la crise post-électorale de 2010-2011. Jusqu’ici, les autorités d’Abidjan multiplient des signes d’apaisement qui témoignent de leur bonne foi pour un retour définitif à la normale. Le 8 août 2018, Simone Ehivet Gbagbo est libérée de son cachot de l’Ecole de gendarmerie où elle purgeait depuis 2015 une peine de prison de 20 ans pour « atteinte à l’autorité et à la sûreté de l’Etat ». Trois jours plus tard, l’ancienne première dame plaide auprès du chef de l’Etat l’amnistie de son époux, Laurent Gbagbo, alors poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011. 
Réélu dès le premier tour de la présidentielle d’octobre 2020 pour un troisième mandat, Alassane Ouattara va par la suite créer tout un ministère dédié à la Réconciliation qu’il confie à l’opposant et candidat malheureux à ce scrutin, Kouadio Konan Bertin (KKB), chargé d’impulser le processus. Tout un symbole. Le président ivoirien va, par la suite, multiplier les gestes d’apaisement. Il va ainsi dépêcher ce dernier auprès de son prédécesseur alors en séjour en Belgique, après son acquittement par la CPI, pour lui donner toutes les garanties nécessaires en vue d’un retour paisible au bercail. Condamné par contumace à 20 ans de prison pour le « braquage » du siège de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Abidjan pendant les événements de 2010-2011, Laurent Gbagbo obtient non seulement ses passeports, mais aussi est rassuré qu’il ne sera plus poursuivi, une fois revenu au pays, bien que M. Ouattara ne lui ait pas accordé sa grâce. Mais, ce rapprochement avait débuté deux années plutôt lorsque le 29 juillet 2019, l’ancien président ivoirien, Henri Konan Bedié rend vi...