« Il faut une mise en œuvre ambitieuse de l’Accord de Paris »
- Par Sainclair MEZING
- 01 nov. 2021 11:33
- 0 Likes
Louis Roger Essola Etoa, président de la Conférence sur les écosystèmes forestiers denses et humides d’Afrique centrale (CEFDHAC).
L’Accord de Paris sur le climat a été adopté le 12 novembre 2015. Dans l’enthousiasme qui a accompagné les efforts de ratification mis en œuvre par les pays et ayant conduit à son entrée en vigueur le 4 novembre 2016, avez-vous l’impression, six ans après, que les engagements pris par les différentes parties à la CCNUCC ont été respectés ?
L’entrée en vigueur le 4 novembre 2016 de l’Accord de Paris demeure une victoire symbolique qu’il faut désormais consolider, afin de parvenir à limiter les émissions de gaz à effet de serre et stabiliser la température globale à 2°C voire 1.5°C, tel que les Parties se sont engagées à le faire dans les Contributions déterminées au niveau nationale (CDN) qu’elles ont communiquées au secrétariat de la convention avant les négociations de Paris. Appelées à être révisées à l’échéance 2020, nous saisissons l’opportunité que vous nous offrez ici pour féliciter le Cameroun et tous les pays du Bassin du Congo qui, à date, ont déjà procédé à la révision de leurs CDNs. A présent, les Etats doivent être interpellés pour une mise en œuvre équitable de l’Accord de Paris, alors que les changements climatiques menacent directement le mode de vie tous les pays, et constituent un obstacle au développement des pays les plus vulnérables, notamment en Afrique et dans notre sous-région. Malheureusement, force est de reconnaitre que tous les pays, notamment les pays développés, n’ont pas respecté l’échéance fixée à 2020. A Katowice, les Parties n'ont pas pu s'entendre sur des délais précis, mais ont décidé que les parties appliquent à leurs CDN des calendriers communs qui seront mis en œuvre à partir de 2031. Dans les négociations au titre de l'OSMŒ, trois options principales sont à l'étude : un cycle de cinq ans, un cycle de dix ans ou un cycle de cinq plus cinq. Certains groupes soutiennent qu'un calendrier commun est essentiel pour assurer la clarté.
Il y a quelques jours, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit inquiet face à la lenteur affichée dans la mise en œuvre des engagements pris lors de la COP21 à Paris. Le sommet de Glasgow en Ecosse pourra-t-il faire bouger les lignes ?
Nous partageons la même inquiétude sans être pessimiste tout en reconnaissant que l’urgence climatique nécessite une réponse politique ambitieuse. La COP26 qui s’ouvre à Glasgow le 1er novembre 2021 appelle à la proactivité des Parties pour une mise en œuvre également ambitieuse de l’Accord de Paris, au bénéfice de la solidarité internationale pour la justice climatique. Car, plus que jamais, l’ambition climatique internationale doit être réaffirmée et unie. Cette ambition doit aussi s’illustrer par la mise en place d’un cadre clair permettant la révision à la hausse des engagements nationaux. Nous appelons nos négociateurs à réaffirmer l’importance cruciale de la hausse des ambitions climatiques des Etats dès 2021, surtout de la part des États fortement émetteurs de gaz à effet de serre, afin que les populations les plus vulnérables puissent faire face aux changements climatiques; renforcer le dialogue entre les différents processus de la CCNUCC (CDN, PNA, etc.) mais aussi avec les programmes de développement (notamment l’Agenda 2030 sur les Objectifs de développement durable, et, pour l’Afrique, l’Agenda 2063 de l’Union africaine), afin de favoriser une mise en œuvre efficiente de l’Accord de Paris. Il faut également définir dès à présent les bilans mondiaux comme un moment permettant d’établir clairement les situations des Etats en identifiant leur position actuelle vis-à-vis des émissions de gaz à effet de serre, l’objectif à atteindre et les moyens pour y parvenir, que ce soit collectivement ou individuellement ; soutenir les pays les plus vulnérables dans la mise en œuvre de leurs CDNs en inscrivant dans les règles de mise en œuvre des mécanismes de renforcement des capacit&ea...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires