Interview: « Cette politique a permis d’améliorer le taux d’accès »
- Par Alexandra TCHUILEU N.
- 15 déc. 2021 14:18
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Bertin Barnabé Mbassi Tsalla, expert Financement basé sur la performance au Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (Parec).
Au Cameroun, quatre régions sont considérées comme zones d’éducation prioritaires (ZEP) depuis un certain nombre d’années. Quels constats se dégagent de la scolarisation de manière globale, et de celle des petites filles en particulier dans les ZEP ?
Les zones d’éducation prioritaires sont celles où les indicateurs de scolarisation sont faibles. L’Adamaoua, l’Est, l’Extrême-Nord et le Nord sont classés parmi ces régions. Mais, on retrouve aussi les ZEP autour des grandes métropoles comme au quartier Briqueterie à Yaoundé. Pareil avec le département du Noun à l’Ouest. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest peuvent aussi y être classés, à cause de la crise sécuritaire qui prévaut depuis cinq ans avec les mots d’ordre de boycott des classes.
Toutes choses qui contribuent à une profonde déscolarisation. Ces zones se caractérisent par de faibles taux d’accès, de rétention et même d’achèvement du cycle par les élèves. A cela, s’ajoutent les disparités au niveau des genres, à l’avantage des garçons (76%) dans la plupart des cas, mais aussi des filles (68%) dans d’autres. C’est le cas dans le Nord-Ouest, avec la propension des jeunes garçons à trouver un emploi.
Pensez-vous qu’il existe une approche particulière dans les ZEP pour encourager les filles à aller à l’école ou cela vous semble pareil partout ?
Avec l’appui des partenaires techniques et financiers (Unicef, Banque mondiale, Plan international Cameroun, etc.), des programmes spéciaux sont mis en place pour promouvoir la scolarisation des jeunes filles. Dans le cadre du Programme d’amélioration de l’équité et de la qualité de l’éducation au Cameroun (Paeque), un programme de coopération avec le Partenariat mondial pour l’Education supervisé par la Banque mondiale entre 2014 et 2019, une composante y avait été dédiée, dans le prolongement de l’Unicef. Il y était question d’organiser des campagnes de sensibilisation auprès des parents, des autorités traditionnelles et religieuses et de distribuer des kits aux jeunes filles pour les inciter à aller à l’école.
Ces kits comprenaient un sac d’écolier, quatre cahiers, des crayons à bille, un paquet de crayons ordinaires, une montre bracelet, une paire de sandales, du lait de toilette, des serviettes hygiéniques, deux brosses à dents, deux tubes de dentifrice, etc. Autres stratégies utilisées, la remise des prix aux filles brillantes, les campagnes organisées par les dames élites de ces régions, ainsi que les associations des mères des élèves.
Quels sont, selon vous, les changements importants observés dans les ZEP depuis la mise en place de cette politique ?
Cette politique a permis d’améliorer le taux d’accès. Aujourd’hui, ces régions rivalisent avec celles dites avancées mais, le problème qui se pose, reste celui de la rétention à l’école et de l’achèvement du cycle par les enfants en âge scolaire en général, et des filles en particulier.
A travers cette politique, l’Etat veut offrir une éducation de qualité à tous les élèves, notamment aux filles, compte tenu des difficultés qui entravent leur accès et leur maintien dans le système éducatif. A votre avis, ces objectifs sont-ils atteints ?
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