République démocratique du Congo: Echauffourées à Goma

Au moins un policier a été tué par balle hier à Goma, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) lors d’échauffourées avec des manifestants, partisans d’une opération « ville morte » pour protester contre la criminalité. Des manifestants ont envahi dès l’aube, les principales artères de cette ville, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, enflammant des pneus et dressant des barrages de pierres sur la chaussée.

Les banques, boutiques et marchés sont fermés, les écoles ont renvoyé à la maison les quelques élèves qui s'étaient rendus au cours. Ce débrayage est coordonné par des mouvements de jeunes. Ils demandent que soient « évalués sans complaisance », les effets de l'état de siège en vigueur depuis début mai dernier dans la province.

Décrétée par Kinshasa pour tenter de mettre fin aux violences des groupes armés qui écument l'Est du pays, cette mesure avait été saluée au départ par certains habitants de Goma, qui avaient noté une baisse des délits de droit commun. Mais plusieurs incidents violents ont eu lieu ces dernières semaines, notamment la mort d'un monnayeur le 14 décembre et un braquage le 16 décembre, qui a fait deux morts et plusieurs blessés.

« Avant l’état de siège, les gens étaient tués,  pendant l’état de siège, c’est toujours la même situation : les cambriolages, les kidnappings, nous en avons marre ! Personne ne sait qui sera la prochaine victime », a confié Espoir Ngalukiye, militant d’un des mouvements protestataires.