Décentralisation : à pas mesurés

La Constitution en vigueur depuis le 18 janvier 1996 a prévu que la République du Cameroun est un Etat unitaire décentralisé. Cette évolution est liée à la volonté de favoriser davantage le développement des territoires locaux et régionaux qui ont longtemps souffert des travers d’une très forte gestion centralisée de l’Etat. Concrètement, pour améliorer rapidement les conditions et le cadre de vie des populations, il est apparu, au fil des années, que certaines compétences particulières pouvaient être exercées directement par les Collectivités territoriales décentralisées (CTD que sont les communes et les régions), sans attendre les décisions émanant des administrations centrales basées à Yaoundé. Car comme on le sait, celles-ci, dans leur mode et leur rythme de fonctionnement, ont beaucoup brillé par leurs lourdeurs bureaucratiques. Lasses d’attendre des solutions rapides à leurs problèmes quotidiens, en termes d’entretien routier, de construction de salles de classe, pour ne citer que ces cas, les populations, exaspérées, ont souhaité que désormais, ce soit les CTD, plus proches de leurs préoccupations qui planchent sur la résolution des problèmes locaux de développement sur la base d’un diagnostic assis sur les réalités du terrain.                                  
Aujourd’hui, le nouveau modèle de gestion décentralisée de l’Etat a connu des avancées significatives. Plusieurs actions accélérant le processus ont été réalisées à ce jour, en attendant la finalisation de certains textes d’application du Code général des CTD ainsi que les textes d’application relatifs à la réforme de la fiscalité locale. Si bien que, même si la physionomie de nos communes et régions n’a pas encore changé de fond en comble, on peut néanmoins affirmer qu’en 2021, les lignes ont beaucoup bougé.                                                                        
Illustratifs sont à cet égard les Conseils régionaux, plus d’un an après les premières élections régionales tenues le 6 décembre 2020. L’année écoulée aura ainsi été marquée par la mise en place effective des organes exécutifs et bureaux régionaux. Les premiers responsables administratifs (secrétaires des Conseils et receveurs régionaux) ont été désignés pour accompagner les membres du Conseil régional. Plusieurs textes d’application du Code général des CTD ont par ailleurs été élaborés. Le 28 décembre 2021, le président de la République a donné un autre coup d’accélérateur au processus, en signant six décrets fixant l’organisation-type de l’administration régionale et les modalités d’exercice de certaines compétences transférées aux régions (architecture et urbanisme, transports publics interurbains, tourisme, loisirs, protection de l’environnement). Le gouvernement a aussi accompagné les Conseils régionaux dans l’élaboration de leurs budgets en mode programme et les a aidés à acquérir un équipement minimal qui a permis le démarrage de leurs activités. En outre, le dispositif particulier pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui prévoit des « Public Independant Conciliators », dont la mission est d’examiner et régler à l’amiable les différends entre les usagers et les administrations régionales et communales, a été opérationnalisé par la nomination des titulaires de ces fonctions. Par la suite, on a noté, d’une région à l’autre, le déploiement sur le terrain des exécutifs et des autres membres des Conseils régionaux afin d’approfondir la connaissance des préoccupations des populations qui transparaissent d’ailleurs déjà dans les orientations de leurs budgets.                                                                            
En matière de planification du développement local, un guide méthodologique d’élaboration des Plans régionaux de développement (PRD) a été finalisé et vulgarisé. Résultat, à date, la plupart des Conseils régionaux sont dot&eac...

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