Biblio : l’art de conter par Tik’a Kulè

Dans son recueil, Théodora Penda parcourt le Cameroun à travers des contes enchanteurs révélés par ce fabuleux orateur, conservateur de la mémoire sawa.

Des contes tirés de la mémoire d’un des surdoués de l’art oratoire de la culture sawa. Tik’a Kulè revit entre les 107 pages d’un recueil travaillé par l’auteure camerounaise Théodora Penda une descendante de ce personnage lié pour l’éternité au patrimoine national. Publié par Ekima Media, « Les voyages incroyables de Tik’a Kulè », l’ouvrage de dix contes plante son décor dans des milieux pittoresques d’Afrique centrale, et les transforme en un univers empreint de sacralité et de charme. Dans ce monde enchanteur, l’Homme et la Nature sont deux entités fusionnelles, ne faisant qu’un. Dans cette réalité ennuyeuse où vivent de simples mortels, les animaux n’ont pas droit à la parole. Pourtant chez Tik’a Kulè, ils ont tant de choses à dire, de leçons de vie à donner et de sagesse à transmettre. Ce n’est pas Bouba le vieux crocodile des marais, Aïcha la gazelle vaniteuse, Sango l’éléphant qui se prenait pour un savant ou Soudi le lion amoureux de la biche, qui le contrediraient. 
Le narrateur de ces épopées, Tik’a Kulè se veut le conservateur ancestral qui balade les oreilles enivrées de tous ses auditeurs du sud au nord, de l’est à l’ouest, dans dix des parcs naturels les plus célèbres du Cameroun. Sa voix se fait entendre près du Lac Ossa sur le bras mort du fleuve Sanaga, dans la grande forêt de Campo-Ma’an qui jouxte la Guinée équatoriale, dans les clairières marécageuses de Lobéké non loin de la Centrafrique, chez les pygmées Baka, sur les rives du Mbam et Djérem, dans les forêts du Sud-Ouest voisines du Nigeria, au long de la Cross-River commune avec le Nigeria, dans les savanes arborées du Faro, dans la savane de Kalamaloué le long du fleuve Chari, des savanes de Waza au...

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