Relation Europe-Afrique : il faut rebattre les cartes

Un proverbe Fongbe (Benin) dit : « Lorsque le tam-tam change de rythme, il faut aussi changer de pas de danse ». Cette pensée colle à l’actualité de la coopération Union-africaine Union-européenne de ces derniers-jours. Une coopération qui appelle un nouveau départ, d’après Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA). Une coopération à « réinventer » confirme Emmanuel Macron, chef d’Etat français. Répondant aux questions d’un confrère après le Sommet UA/UE qui vient de se tenir à Bruxelles, Charles Michel, président du Conseil européen confie : « On a réellement refondé, on a renouvelé le partenariat entre l'Afrique et l'Europe et on a changé de paradigme ». 
La nécessité de la réforme dans la relation Afrique-Europe s’imposait ces jours-ci, sur des questions convoquant la coopération entre les deux parties. Tout le monde (les dirigeants, les élites, les populations) est unanime : il faut rebattre les cartes, mettre fin aux relations où il y a des donneurs et des receveurs de leçons, rendre leur indépendance et leur dignité aux Etats africains. Des milliers de personnes sont descendus dans les rues, ces derniers mois, en Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est, pour dénoncer les ingérences étrangères dissimulées dans le « partenariat ». Pour l’avenir, l’Afrique veut construire une nouvelle alliance orientée vers le développement effectif. Elle réclame des relations plus équitables, qui tournent la page du pillage de ses ressources et qui font place à une souveraineté longtemps piétinée. 
Des ONG se sont relayées à Bruxelles, pour rappeler que le moment est venu pour les deux continents de tenir un discours de vérité et de transparence. « Il faut changer de méthodes parce l’Europe n’est plus le seul interlocuteur de l’Afrique : flexibilité, efficacité, rap...