Marie Claire Ntsama : au peigne fin

Marie Claire Ntsama trompe par son apparence. Peau métissée, faciès de bébé, lunettes aux yeux, vernis aux ongles, tennis ou talons aiguilles aux pieds, sac à main ou à dos. Avec ce look et un diplôme d’ingénieur en météorologie en poche, l’on est loin d’imaginer que la jeune fille de 30 ans peut faire des tresses. C’est d’ailleurs l’effet produit sur ses collègues. « Ntsama tresse ? c’est la blague ! ». Et pourtant dans son petit sac à dos se trouvent toujours peigne, huile pour cheveux, mèches ou crochets. Ntsama est passionnée de coiffure depuis sa tendre enfance. Avec ses cheveux touffus la jeune fille n’a pas toujours eu la chance d’avoir des tresses à son goût. « Les tresses avaient toujours l’air vieux. Et en plus on me fuyait puisque on me disait j’avais trop de cheveux. Je me suis donc habituée à me faire des tresses toute seule », raconte-t-elle. Ntsama devient donc son propre modèle. Au point où personne ne la croit quand elle dit se coiffer toute seule. « J’étais encore en classe de CM1 et j’avais pris ma petite sœur comme modèle. Il n’était pas question qu’elle aille dans un salon de coiffure. Je la coiffais et je me tressais aussi. », poursuit-t-elle. 
Au fil des années, la jeune femme gagne en maturité et en expérience. Pendant ses congés, elle regarde des tutoriels et parfois se rend dans des salons de coiffure pour se former. « Mes parents étaient contre tout ça. Car ils voulaient que mes congés soient consacrés aux travaux champêtres, ou encore aux cours de répétition. Car ils étaient convaincus que ça allait avoir un impact sur mes études », relève notre passionnée de coiffure. Arrivée à l’université, elle décide de faire une pause. Le concours d’entrée dans une école d’ingénierie lui impose le sérieux et l’assiduité. Mais très vite la « mauvaise habitude » revient. La voilà q...