Sanctions : du deux poids, deux mesures

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ne semble pas appliquer la même rigueur partout où des militaires ont renversé l’ordre constitutionnel.

La conférence des chefs d'État et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a pris un ensemble de sanctions contre le Burkina Faso, la Guinée et le Mali secoués depuis 2020 par des coups d’Etat. Ces trois Etats membres ont été marqués par le renversement des régimes civils par des militaires. Certes, l’organisation sous-régionale a décidé de la suspension temporaire de ces trois pays de toutes ses instances dirigeantes en attendant le retour à l’ordre constitutionnel, mais les sanctions prises à leur encontre fait polémique. Une partie de l’opinion estime que l’organisation n’applique pas la même rigueur partout. Laissant parfois l’impression d’être plus sévère envers l’un et souple à l’égard des autres. 
Au cours d’un sommet extraordinaire organisé le 25 février dernier à Accra au Ghana, la CEDEAO s’est ainsi montrée plus rigide à l’endroit du Mali avec l’annonce de l'interdiction de voyages et du gel des avoirs financiers des autorités de transition. En plus des lourdes sanctions économiques qui pèsent déjà sur le pays. Non sans avoir sommé les nouvelles autorités au pouvoir à respecter le calendrier de 12 à 16 mois recommandé pour la prorogation de la période de transition, en plus des 18 mois déjà écoulés. Quant au Burkina Faso, bien qu’ayant estimé également la période de transition de 36 mois proposée par la junte au pouvoir « trop longue », la CEDEAO s’est plutôt montrée flexible. L’ultimatum donné aux autorités de trans...

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