Insalubrité : cafards, souris et rats envahissent la ville

Les populations de Yaoundé n’en peuvent plus. Depuis des mois, cafards, fourmis, souris et rats dictent leur loi au sein des ménages, administrations et entreprises. « Ce sont des locataires nuisibles qui ne payent pas de loyer », ironise Sophie B, bailleresse au quartier Tongolo à Yaoundé. De jour comme de nuit, ces parasites se promènent dans les maisons comme de véritables membres de la famille et dans les lieux de service, comme des employés. Sans aucune gêne, ils n’ont pas peur de se mouvoir en public. « Je recevais mes chefs de service récemment et j’avais pris la peine d’astiquer tous les recoins de la maison bien avant. Mais bizarrement, à peine mes invités avaient pris place qu’une énorme souris a surgi de nulle part. Elle a arpenté l’un des murs du salon pour finalement rentrer dans le plafond. J’ai eu la honte de ma vie », confie Solange M., contractuelle dans un ministère de la place. 
Dans les entreprises, les cafards, souris et rats créent la panique dès leur apparition et dans les ménages, c’est le désespoir. Les dégâts qu’ils causent sont très souvent irréversibles. Aliments, épices, tubercules, vêtements, paperasses et autres meubles, rien n’échappe aux dents très aiguisées des rongeurs. « Chez moi, je ne peux plus déposer une bouteille d'huile sans qu'ils ne la percent. Je ne compte pas le nombre de récipients qu'ils ont rongés. Je suis obligée de garder mon maïs, mes arachides et mon poisson fumé dans des petites boîtes en aluminium », confie Estelle Ntamack, étudiante. Romuald Ndongo quant à lui a du mal à oublier sa récente expérience avec ces parasites. « Les souris m’ont dévoré l’argent de la cotisation avant d’aller le déposer dans un autre coin de la maison. Il m’a fallu deux mois pour retrouver des...