Guider : « Le 20 mai » dans les gênes

Le mois de mai déroule ses jours.  Ce samedi 14 mai 2022, le climat est doux. La veille, une fine pluie a arrosé la ville. Elle a adouci un climat quelque peu rude. Guider est l’une des villes les plus chaudes de la région du Nord.  La période de canicule a duré presque sept mois au point où elle a asséché le Mayo-Louti, le cours d’eau qui traverse la ville et qui donne son nom à ce département à trois arrondissements : Guider, Figuil, Mayo-Oulo. Avec les retours des premières pluies, le « mayo » revit petit à petit. Des nuées d’enfants s’agglutinent autour des mares d’eau qui jalonnent son lit. En cette veille de fête nationale, la sympathique cité des Guidar, l’ethnie locale majoritaire, retient son souffle. Une marche sportive, l’une des articulations du Programme harmonisé de la 50e édition de la Fête de l’Unité, vient de s’achever. A la tête du cortège des « marcheurs », le préfet du Mayo-Louti, Itoé Peter Mbongo. 24 heures plus tôt,  les populations sont allées se ravitailler au marché hebdomadaire qui se tient chaque vendredi. « Le 20 mai », c’est le nom de baptême de ce marché sous régional très célèbre. Les commerçants viennent du Tchad et du Nigeria voisins.  Guider est donc un melting-pot. La ville accueille tout le monde.
Trois compatriotes pourraient symboliser l’intégration nationale dans cette métropole de 100.000 habitants environ. Le premier s’appelle Tata Ignatius Mtosong. Enseignant de mathématiques au lycée bilingue de la ville, ce natif du Nord-Ouest, plus précisément du département du Ngoketunjia, réside à Guider depuis 2005. 17 ans, toute une vie !  « Mes trois enfants sont nés ici. Ils parlent tous fulfuldé. Ils ne connaissent pas Ndop, mon village », relate-t-il. Celui qui est également le chef de la communauté anglophone se met lui-même à rire. English Speaking Association, association qu’il dirige, compte une cinquantaine de membres. Juste à côté de lui se tient Teyouk Takougang. Chef service départemental des Domaines du Mayo-Louti, cet originaire de la région de l’Ouest, département de la Menoua, est aussi un produit de l’intégration nationale. En service depuis sept ans à Guider, il a épousé en 2020 Roukayatou Adamou une fille de la ville avec qui il a un enfant.
3e adjoint au maire de Guider, Oumarou Dawaye Gongol peut être considéré comme l’un des gardiens du temple. Cet élu local qui assure la permanence ce same...