Amélioration des économies africaines : plaidoyer pour la refonte du système mondial

Le 17 mai dernier, alors que les ministres africains de l’économie, des finances et de la planification, les chefs d’entreprises et les économistes achevaient une conférence à Dakar, au Sénégal, ils ont plaidé avec ferveur pour une refonte complète de l’architecture financière mondiale. C’était dans le cadre de la Conférence des ministres (CoM2022), organisée par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), tenue du 13 au 17 mai. 
Pour l’occasion, des économistes et des dirigeants ont fait valoir que les accords mondiaux, censés maintenir la stabilité dans le système financier international, sont obsolètes et injustes pour de nombreux pays en développement. « En Afrique, ils ne sont pas adaptés à leur objectif », a déclaré Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA. En effet, d’après les experts, les fonds sont prêtés aux pays africains à un taux d’intérêt plus élevé que dans d’autres pays comparables et leur solvabilité dépend des décisions d’agences de notation opaques. C’est ce qui a motivé les participants, y compris Michael Camdessus, ancien Directeur général du FMI, à réclamer un changement fondamental. Il déclare que la réforme de l’architecture financière mondiale est « cruciale pour l’Afrique. »
De nombreux mécanismes de financement doivent être améliorés. Les ministres exhortent les pays du G20 à prolonger de deux ans l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) pour aider à « créer un espace budgétaire pour les dépenses urgentes ». Ils demandent également que le cadre commun soit modifié pour rendre la restructuration de la dette efficace et élargie afin d’inclure les créanciers commerciaux. Mais la demande clé reste que les pays développés soutiennent la rétrocession à l’Afrique de 100 milliards de dollars en Droits de tirage spéciaux (DTS) dont certains pays n’ont pas besoin. Par ailleurs, les conférenciers de Dakar demandent une nouvelle émission de DT...