Centre international de référence Chantal Biya : à la croisée des chemins

C’est devenu un acteur de poids dans la lutte contre le VIH/sida au Cameroun. Depuis sa création en 2006, le Centre international de référence Chantal Biya (CIRCB) a fait sien le combat contre cette pandémie. Avec des laboratoires modernes et un plateau technique à la dimension de ses missions, le CIRCB joue pleinement sa partition dans le combat universel contre ce fléau transfrontalier qu'est l'infection à VIH. A cet effet, les programmes de recherche et les activités de routine qui y sont menés sont orientés essentiellement vers le mieux-être des personnes infectées ou affectées par le VIH. Avec l’adoption du plan stratégique 2022-2026 le 24 mai dernier, le Centre veut diversifier ses sources de financements en recherchant de nouvelles entrées. CT saisit l’occasion pour faire le point sur les réalisations et l’impact de cet autre œuvre de l’épouse du président de la République dans la lutte contre le VIH/sida.

Le plan stratégique du CIRCB 2022-2026 vient d’être adopté. Quelles sont les grandes lignes de l’action du Centre au cours des cinq prochaines années ?
Ce plan stratégique examiné et adopté par le Conseil d’administration est notre feuille de route claire et détaillée de ce que nous comptons réaliser pour les cinq prochaines années. C’est notre vision réaliste du futur. Elaboré à partir des missions assignées au CIRCB par le décret n° 507/2018 réorganisant le Centre, nous y avons déduit cinq axes stratégiques devant désormais guider nos activités. Il s’agit de la recherche sur la prévention du VIH/Sida, la recherche sur l’amélioration de la prise en charge des patients vivant avec le VIH, la recherche sur l’impact du VIH/sida sur les systèmes de santé et la société, la formation continue des chercheurs et autres personnels de santé, et enfin la mise en œuvre efficace des actions de gouvernance et d’appui institutionnel. Ces cinq axes vont s’opérationaliser concrètement à travers quatre sous-programmes dont les objectifs assortis des indicateurs de performance sont précisés. Ce dispositif permet de faire un suivi-évaluation efficace pour le compte de la période. Nous avons évidemment budgetisé toutes les actions et les taches à mener pendant les cinq prochaines. 
Le CIRCB vit à 80% des subventions de l’Etat et à 20% de celles des partenaires. Jeudi dernier, vous avez émis le vœu d’inverser cette tendance. Ou comptez-vous trouver les ressources ?
Comme vous l’avez relevé, le CIRCB est encore fortement dépendant des subventions de l’Etat. Nous envisageons de réduire cette importante dépendance en mettant progressivement en place une stratégie de mobilisation des ressources provenant de diverses sources. Nous allons plus précisément actionner sur trois principaux leviers, à savoir: le développement des projets bancables et la recherche des fonds de projets encore appelée « Research grants », l’intensification des partenariats nationaux et internationaux dans le but de trouver davantage de ressources additionnelles pour le CIRCB et enfin le développement des activités génératrices de ressources. Ces activités sont nombreuses : l’élargissement de la gamme des examens de laboratoires offerts aux usagers, réalisation des examens spécifiques tels que les tests ADN et autres. 
Ce nouveau plan nous donne l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur l’action du CIRCB depuis sa création. Qu’est-ce que ce centre a apporté d’après vous ?
Quand on évalue le parcours réalisé par le CIRCB depuis 2006, date de sa création, des avancées ont été accomplies en matière de recherche sur le VIH et le sida dans notre pays pouvant être mises à l’actif de notre centre. En effet, le CIRCB a contribué à la diminution de la transmission de VIH de la mère à l’enfant. Dans ce cadre, il a permis à travers des études dans la communauté d’identifier les principaux facteurs favorisant cette transmission. Ces facteurs ont été communiqués pour prise en compte au personnel de santé et aux familles. Ainsi, en 10 ans, le taux de transmission est passé de 14% à 5%, grâce au CIRCB et aux autres interventions de santé. Sur environ 1500 sites disséminés dans le pays où le CIRCB réalise des tests de diagnostic précoce de l’infection à VIH chez les enfants nés de mères séropositives, notre centre contribue au diagnostic de 4000 à 6000 enfants par an. Il favorise ainsi la mise sous traitement précoce desdits enfants, avec pour corollaire la réduction significative de la morbidité et de la mortalité liées au VIH dans cette tranche d’âge. Par ailleurs, le CIRCB réalise depuis plus de cinq ans des tests de résistance du VIH aux traitements antirétroviraux. Les résultats de ces tests permettent d’orienter ou de réajuster les schémas thérapeutiques. Autrefois réalisés à l’extérieur de notre pays à des coûts inaccessibles à la majorité des PVVIH (personnes vivant avec le VIH), ces tests sont faits aujourd’hui au CIRCB à un prix acceptable, à la portée de toutes les bourses. Le CIRCB a mené des formations spécifiques sur le VIH, à l’attention des personnels de santé de notre pays et même des cadres de santé des pays étrangers. Ceci place aujourd’hui le CIRCB parmi les laboratoires de recherche de référence en Afrique. Le CIRCB a développé en quelques années une expertise et un leadership scientifique en matière de recherche sur le VIH/Sida qu’il faut saluer. Ces réalisations et résultats concrets sont à mettre à l’actif de la première dame du Cameroun, Mme Chantal Biya, qui a été à l’origine de la création de ce centre qui porte fièrement son nom.
Dans son champ d’action originel figure la lutte co...

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