« Plus d’ouverture d’école publique sans terrain disponible »

Pr. Laurent serge Etoundi Ngoa, ministre de l’Education de base.

Monsieur le ministre, vous avez effectué une descente il y’a quelques jours dans l’arrondissement de Yaoundé VII où des écoles publiques ont été expulsées ou sont menacées d’expulsion par les propriétaires des terrains sur lesquels elles sont construites. Comment comprendre une telle situation ?
Je tiens à préciser que c’est une situation que j’ai trouvée. Et quand je suis arrivé, je ne savais pas qu’il y avait une situation pareille. Sinon, on aurait commencé par résoudre ce problème depuis qu’on est là. C’est cette année que nous avons reçu des sommations dans deux écoles de Yaoundé VII, nous faisant savoir que si nous ne payons pas les loyers, nous serons expulsés. Dans un premier temps, j’ai découvert que ces loyers ont été contractés par les associations de parents d’élèves et la direction des écoles. Et pour des raisons diverses ou alors des imprévus, il est arrivé que le loyer ne soit pas payé. Certains propriétaires se sont fâchés et sont allés en justice pour rentrer en possession de leur dû. Un cas qui n’est pas isolé car, on a eu à payer des loyers dans d’autres écoles avant de les fermer. Cependant, pour revenir au cas de Yaoundé VIIe, il s’agit d’un jeune arrondissement qui a été créé en 2007 et qui était jusque-là une zone rurale dans la commune de Yaoundé II. Des gens, sachant qu’on a créé un nouvel arrondissement, ont envahi la zone et ont commencé à construire des maisons. Il fallait donc créer des établissements pour permettre à tous ces enfants d’aller à l’école dans les environs. Je suppose que c’est ce qui avait motivé mes prédécesseurs à autoriser ces écoles à s’installer dans des logements locatifs d’emprunt. Et depuis le début d’année, nous sommes envahis par des demandes et des sommations par voie d’huissiers. Il était donc normal pour moi de descendre pour y voir clair et discuter avec les chefs traditionnels, le maire et le sous-préfet. On leur a rappelé la politique du chef de l’Etat qui est de rapprocher l’école des familles. Ceci, afin de veiller sur la bonne sécurité des enfants. Dès lors, on a demandé à ces autorités locales et administratives de faire tout leur possible pour que la situation se normalise.   
Comment l’Etat se retrouve dans cet embarras au moment où lui-même exige aux promoteurs privés des titres fonciers pour autoriser l’ouverture de leurs établissements ?
L’Etat n’a pas créé ces écoles au hasard. Il s’agissait des situations d’urgence vis-à-vis d’une population sans cesse croissante. L’Etat a décidé d’ouvrir ces écoles étant donné que les communautés elles-mêmes avaient donné des garanties pour l’occupation de ces logements provisoires. Mais, à partir du moment où on ne demandait pas de l’argent au gouvernement, nous n’avions aucune raison de nous y opposer. Mes prédécesseurs ont accepté cette offre car, les uns et les autres avaient donné des garanties. Et ça avait fonctionné. Mais aujourd’hui, tout le monde veut gagner plus ou alors, récupérer son terrain. D’où la nécessité pour nous de demander des espaces fonciers qui appartiennent au Minedub.
En dehors de Yaoundé VII, avez-vous enregistré d’autres cas ailleurs dans le pays ?
Il y en a sûrement ailleurs. A présent, lorsque l’Etat crée une école publique, il faut qu’on ait déjà des crédits pour construire les bâtiments. Au cas contraire, je n’accepte plus d’ouvrir une école publique sans terrain disponible avec tous les documents y afférents. Ceci, afin qu’on puisse construire de manière saine et tout à fait pérenne.   
Pouvez-vous rappeler la procédure règlementaire pour l’ouverture d’un établissement public dans votre secteur ?
Il faut tout d’abord avoir un terrain disponible : 5000 m2 au minimum. Avoir au minimum 100 élèves et troi...

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