Cameroun – RCA : en toute collégialité

Environ 800 kilomètres. C’est la longueur de la frontière terrestre que partagent le Cameroun et la République centrafricaine. Un vaste espace devenu très difficile à couvrir du fait d’une aggravation des menaces qui découlent de la crise sociopolitique chez le voisin centrafricain. Répertoriées par les autorités des deux pays, celles-ci présentent de multiples visages : actes terroristes, grand banditisme, incursions de rebelles centrafricains sur le territoire camerounais, trafics d’êtres humains et d’armes de petit calibre, mouvements migratoires illégaux, enlèvements de personnes et prises d’otages assorties de demandes de rançon, déplacement de personnes, présence massive de réfugiés (345 000 réfugiés centrafricains sont sur le sol camerounais), conflits fonciers et agro-pastoraux, braconnage, exploitation illicite du bois et des ressources minières, etc. Face à cette situation les deux pays ont convenu d’une riposte commune.
Pour ce faire, trois rencontres entre les autorités des deux côtés de la frontière se sont déjà tenues. Avec l’implication des deux chefs d’Etat, Paul Biya, pour le Cameroun, et Faustin Archange Touadera, pour la RCA, la prise de contact dans le cadre de la mise en œuvre de cette vision commune a eu lieu le 13 septembre 2018 à Garoua-Boulaï. C’est au cours de celle-ci que les menaces à la frontière sus-évoquées avaient été identifiées. Ensuite, Camerounais et Centrafricains se sont retrouvés à Bouar, en RCA. La délégation camerounaise était conduite par le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, Joseph Be...