« Le processus industriel et technologique est vital pour le développement »

Samuel Njanga Kondo Ngandé, président du Syndustricam.

Le Cameroun est engagé dans un processus de développement industriel et technologique. Quel regard portez-vous sur ce processus ?
Aujourd’hui effectivement, le Cameroun est engagé, comme beaucoup de pays intermédiaires, dans ce processus industriel et technologique, qui est vital pour son développement. Et ce processus doit s’inscrire dans la durée, avec un caractère prospectif. Il est difficile de dire la forme exacte que prendra cette politique industrielle, parce que chaque secteur a ses préoccupations, et il faudra évaluer les dotations en ressources et les objectifs de développement mesurables et réalisables. Très souvent, les projets sont plus beaux sur le papier que dans la réalité, où interviennent parfois d’autres problématiques. Pour que le processus porte, s’agissant du Cameroun, il faudrait une réponse aux besoins de financements publics et privés dans les domaines prioritaires. Notamment de l’infrastructure. Et ça, dans le cadre de la politique SND30 c’est déjà en route. Mais il faut aussi mettre l’accent sur l’éducation, la formation professionnelle et, surtout, l’acquisition de la technologie.
Alors que les divers rouages du tableau souhaité se mettaient en place, on a eu la crise Covid-19. Quel en a été l’impact dans votre secteur ?
Cette crise a affaibli énormément les économies, nécessitant la mise sur pied d’un soutien social. On a assisté à une réduction des budgets d’investissement, à une baisse des recettes, et on a eu certains pans de l’économie complètement sinistrés. Tout ceci a eu pour conséquence que les banques centrales n’avaient plus les moyens de racheter de la dette publique. La croissance ne pouvait que ralentir. Dans la foulée, le secteur subit aussi des effets du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Le Cameroun importe de ces deux pays beaucoup en matière de céréales et d’hydrocarbures, produits dont les prix ont enregistré une forte inflation.
Ce tableau est peu rassurant. Comment sortir de cette situation et se remettre sur les rails de la croissance ?
Après un cycle de décroissance, logiquement on revient à un cycle de croissance. Maintenant, le marché mondial, c’est un ensemble. A notre niveau, nous devons faire l’effort de bien maîtriser les paramètres et d’être prudents, avec une gestion très rationnelle. Encore une fois, l’économie mondiale est imbriquée, il faudra observer attentivement la tendance de l’inflation. A notre niveau au Syndustricam, notre première contribution est de regrouper les industries, c’est-à-dire les acteurs censés créer de la valeur ajoutée, de la richesse. Ainsi, dans le cadre du partenariat public-privé, nous sommes une sorte de laboratoire d’analyses pour le gouvernement, s’agissant de la problématique industrielle, secteur par secteur. Nous sommes là pour accompagner l’Etat, lui faire nos propositions dans sa formulation des priorités de notre industrialisation.

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