Vaine agitation

La scène de la « rencontre » entre le président de la République française, en tournée à l’intérieur de son pays le mercredi 8 juin 2022, avec l’activiste et militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Wilfried Ekanga, aussi ubuesque qu’elle a pu paraître, n’était pas une nouveauté en la matière. Ces « activistes » et leurs commanditaires espèrent toujours trouver à l’étranger le « soutien » dont ils ont besoin pour mettre en exécution leurs sombres desseins sur le Cameroun, un pays qui leur fait visiblement passer des nuits blanches. 
Loin de nous l’idée de vouloir remettre en cause la liberté qui est celle des chefs d’Etat étranger d’échanger avec des individus de leur choix, lorsqu’ils effectuent des tournées dans leurs pays. Mais c’est le sujet abordé au cours de la « rencontre fortuite » entre le président Emmanuel Macron et le militant camerounais qui retient le plus notre attention : le Cameroun. Ce pays que certains de « ses » fils entendent de plus en plus prendre pour paillasson pour déverser toutes sortes d’inepties. Le président de la République, Paul Biya, celui-là même qui, le 7 octobre 2018, était à nouveau porté à la magistrature suprême de son pays par 71,28% de suffrages par ses compatriotes, n’a jamais eu de cesse de le dire et de le répéter : les affaires du Cameroun se règlent au Cameroun. Sous-entendu, entre Camerounais. On ne peut donc qu’être de plus en plus surpris de constater que, las de ne pouvoir parvenir à la plus haute marche de l’Etat par la voie la plus recommandée, celle des élections, certains esprits chagrins continuent de penser à y parvenir par des voies anti démocratiques. « Vous nous garantissez que si le peuple veut se débarrasser de Paul Biya, la France ne va pas interférer », a-t-on entendu Wilfried Ekanga dire à son interlocuteur. D’abord, drôle de manière tout de même de s’adresser à un chef d’Etat pour parler d’un pays avec lequel le sien entretient des relations très anciennes. A moins que… Et puis, il faut dire que la voie de l’insurrection prônée par l’interlocuteur d’Emmanuel Macron ne surprend plus personne au Cameroun. Car, faute d’avoir pu remporter l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, tout est mis en œuvre depuis lors par les partisans de cette formation politique pour conduire le Cameroun dans le chaos. Sur ce plan donc, rien de nouveau sous le soleil. Cette démarche s’est toujours heurtée à l’hostilité de la majorité des Camerounais, et même à la qualité des institutions de notre pays. Ces adeptes des raccourcis politiques doivent savoir que la légitimité du président Paul Biya ne souffre d’aucune contestation auprès de la majorité de ses compatriotes. 
On peut donc comprendre, et à regret, que faute de ne pouvoir trouver sur place des alliés à leur funeste projet sur le Cameroun, ces acteurs se tournent vers l’étranger pour y rechercher des personnes ou des Etats qui peuvent les accompagner. Il faut néanmoins se rendre à l’évidence, toutes les prévisions apocalyptiques sur le Cameroun, qu’elles soient l’œuvre de Camerounais ou d’officines étrangères, n’ont jamais prospéré. Pour des raisons évidentes : les Camerounais sont convaincus aujourd’hui qu’aucun étranger, fut-il ami du Cameroun, ne peut aimer leur pays qu’eux-mêmes. Les Camerounais ne sont pas prêts à livrer leur pays au premier venu pour quelques prébendes. Bien plus, l’« activiste » Wilfried Ekanga semble avoir oublié ce qui réunit le mieux les Etats : les intérêts. D’ailleurs, le général de Gaulle ne disait-il pas que : « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». Ces intérêts sont de plusieurs ordres : économiques, politiques, géostratégiques, culturels, etc. En septembre 1986, en visite officielle en République fédérale d’Allemagne, le président Paul Biya déclarait que « le Cameroun n’est la chasse gardée de personne, ni d’aucune grande puissance ». On peut dès lors comprendre que certains s’échinent à exciper des individus sans foi ni loi pour jeter l’anathème sur les institutions de la République et ceux qui les incarnent, au premier rang desquels, le président Paul Biya, un homme d’Etat qui est plus que jamais pour eux, une énigme. Il est...

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