« Tout commence par une action bénévole »

Vous avez contribué à façonner ce premier Forum des Civic Tech à Abidjan. A votre avis, que représentent les Civic Tech aujourd’hui en Afrique ?
Les Civic Tech ont un lien avec le fonctionnement de la démocratie, notre vie quotidienne, et la manière avec laquelle nous pouvons être de meilleurs citoyens dans la décision publique et la définition de l’intérêt général. Aujourd’hui, les technologies renvoient au smartphone qui nous permet à travers des messageries, des réseaux sociaux ou le fait de prendre des photos, d’être nous-mêmes à l’origine de plusieurs actions. Au final, nous envisageons les Civic Tech sous deux prismes. D’abord, cela part du bas avec les citoyens qui s’organisent pour participer à la décision publique. Ensuite, l’autre aspect vient des autorités locales, régionales ou nationales, qui s’ouvrent et deviennent plus transparentes pour permettre aux citoyens d’intervenir et de contrôler l’utilisation de l’argent public, afin d’avoir des sociétés plus démocratiques, plus inclusives et plus ouvertes à la diversité.
Par quel bout faut-il aborder la Civic Tech aujourd’hui pour une meilleure transformation de la vie communautaire ?
Tous les porteurs de projets présents à ce forum ont identifié un problème. Il peut prendre plusieurs formes. Comme les tas d’ordures qui s’accumulent dans des villes de Conakry et contre lesquels une des actrices a décidé de créer le concept baptisé selfie-déchets pour dénoncer ce phénomène en montrant les ordures dans la rue. Elle a ensuite organisé des opérations de ramassage des déchets et s’est dite qu’il était possible de recycler ces déchets. Le concept s’est étendu à d’autres pays au-delà de la Guinée pour encourager à plus d’hygiène et de salubrité.
Qui peut réellement porter un projet Civic Tech et comment le faire tenir, au-delà de l’accompagnement des bailleurs de fonds, dans des environnements précaires ?
Au départ, tout commence par une action bénévole. Les gens ne font pas cela pour un gain fi...