Libye : la quête perpétuelle de la paix

Que de sommets et de réunions, parfois informelles ! Que d’émissaires et de médiateurs dépêchés au chevet de la Libye ! Depuis le déclenchement de la guerre civile marquée par l’assassinat de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011 près de Syrte, cet Etat pétrolier du Maghreb est au centre d’un déploiement diplomatique tous azimuts. Avec en tête l’Organisation des Nations unies (ONU) qui mobilise les différents acteurs et partenaires pouvant contribuer à un retour à la paix dans ce pays qui a sombré dans le chaos. Mais, au-delà de cette importante mobilisation, la Conférence internationale organisée le 12 novembre 2021 à Paris en France pour la Libye aura été sans doute un tournant décisif dans la résolution de cette crise au regard de la qualité des personnalités invitées, du nombre de pays et des organisations internationales présentes, mais surtout des résolutions. 
Organisée à l’initiative de l’ONU et du gouvernement de transition libyen, elle a débouché sur une Déclaration forte qui illustre la volonté des participants à soutenir la mise en œuvre d’un processus politique. Notamment avec l’approbation à l’unanimité de la signature de l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020, de l’adoption de la feuille de route politique libyenne à Tunis le 15 novembre 2020 et l’acceptation du gouvernement d’unité nationale de transition le 10 mars 2021. Sur le terrain, la mayonnaise tarde encore à prendre. En Libye, un bicéphalisme règne au sommet de l’Etat. 
Depuis le 10 février 2022, un imbroglio institutionnel prévaut avec le vote par le Parlement siégeant à Tobrouk à l’Est du pays qui a désigné l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bachaga, pour succéder Abdelhamid Dbeibah à la tête du gouvernement intérimaire. Ce dernier qui n’a jamais bougé de son poste, a rappelé à plusieurs reprises qu'il ne passera le...