Contre l’insécurité, jouons collectif

Le mois de juin aura été particulièrement fécond en mauvaises nouvelles pour notre pays. Après l’euphorie de la célébration de la cinquantième édition de la fête nationale de l’Unité, le quotidien des Camerounais a été troublé par des nouvelles alarmantes. Ainsi, la résurgence des incursions de la secte islamiste Boko Haram dans le département du Mayo-Tsanaga et du Logone et Charie le phénomène de prise d’otages avec exigence de rançon dans les régions du Nord et de l’Adamaoua, les exactions du tueur fou de Belel, participent d’une série qui laisse songeur. 
A ce tableau s’ajoutent malheureusement les atrocités perpétrées au quotidien sur les populations civiles et les forces de défense et de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avec de plus en plus de débordements vers les régions voisines de l’Ouest et du Littoral. Sans être dans le secret des états-majors des différentes forces opérationnelles, on a cependant perçu il y a quelques mois, une accalmie, une baisse de violence même ici et là, à travers les différents théâtres d’opération les plus chauds. Le Camerounais lambda a même cru que la peur avait déjà changé de camp. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le 20 mai dernier, les Camerounais sont sortis en masse porter en triomphe l’armée qui, de jour comme de nuit, défend l’intégrité du territoire. Les récents événements de Tourou, Njitapon, Belel, Meiganga, Mamfé, Babadjou, Mbouda, du marché Mokolo à Yaoundé et d’Akwaya ont donc jeté un voile de stupeur au sein de l’opinion.
Fort heureusement, la bravade des terroristes n’a pas laissé indifférents les plus hauts responsables des questions sécuritaires. Ministres, gouverneurs, préfets et sous-préfets n’ont pas hésité à interpeller les populations sur leur responsabilité. Oui ! La défense, et c’est un truisme, relève des fonctions régaliennes de l’Etat. Les forces de défense et de sécurité protègent le pays, les personnes et les biens par devoir. Mais il est aussi vrai que le citoyen, par patriotisme, doit protéger son pays. Le citoyen, quels que soient ses mobiles, ne doit pas ouvrir la porte aux agresseurs. Il ne doit pas être complice de ceux qui entretiennent le couloir de l’insécurité au gré de leurs intérêts égoïstes. D’ailleurs les autorités administratives ne s’encombrent plus de fioritures pour dénoncer l’attitude de ces citoyens qui ne voient jamais rien, n’entendent jamais rien mais crient curieusement à l’abandon une fois victimes, à leur tour, des exactions des bandes armées. Il est important de rappeler à la mémoire collective que l’Etat c’est nous tous. 
Il ne faut pas nécessairement être un érudit du droit public pour avoir présent à l’esprit que le vocable « Etat » renvoie certes à un gouvernement, mais aussi et surtout à cette unité souveraine formée par les populations vivant sur un territoire reconnu. Pour le cas d’espèce, il s’agit du Cameroun, des Camerounais et du gouvernement camerounais. Il est par conséquent inadmissible que certaines populations pèchent par l’inaction ou par omission. En bon citoyen, chaque Camerounais doit être, où qu’il se trouve, la sentinelle pour défendre la patrie, indépendamment de ses convictions politiques ou philosophiques. De même le comité de vigilance ne doit pas entraîner les dérives donnant suite à des règlements de compte. Des cas sont légion où des assaillants exigent telle somme d’argent ou tel objet de valeur bien pr&e...

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