Burkina Faso : des attentes fortes…
- Par Sainclair MEZING
- 13 juil. 2022 15:00
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Les militaires aux commandes à Ouagadougou devraient pouvoir monter en puissance dans la lutte contre le terrorisme, passer le témoin aux civils dans les délais annoncés et garantir le statut des anciens chefs d’Etat.
Des zones d’intérêt militaire pour combattre le terrorisme
Après plusieurs attaques terroristes dont le pic a été atteint en juin dernier avec le massacre de près de 90 civils à Seytenga dans le nord du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a décidé de la création des « Zones d’intérêt militaires ». Cette décision prise après une réunion à Ouagadougou du Conseil supérieur de défense nationale (CSDN) interdit toute présence humaine dans les localités régulièrement ciblées par les jihadistes. Afin de rendre plus efficace l’action de l’armée au front contre les fondamentalistes. Les « Zones d’intérêt militaires » concernent une partie de la province du Soum, frontalière avec le Mali et les aires protégées entre Pama et le parc du W à l'est du pays. Ce sont des zones réputées pour être des repaires de djihadistes. Au cours de cette réunion, il a également été décidé de la création d'une brigade de veille et de défense patriotique regroupant l'ensemble des supplétifs civils déjà engagés dans la lutte anti-terroriste.
Une transition de deux ans
Depuis que les militaires au pouvoir à Ouagadougou ont décidé de fixer à deux ans la durée de la transition, contrairement au chronogramme initial de trois ans annoncé au lendemain de son coup d’Etat du 24 janvier et réitéré le 25 avril 2022, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est assouplie en ce qui concerne les sanctions contre ce pays. Les civils devront donc retourner au pouvoir le 1er juillet 2024. Mais, les militaires veulent « sécuriser le territoire » au préalable avant de passer la main. « Nous n’allons pas sacrifier nos efforts pour ramener la paix au Burkina Faso en courant derrière un calendrier intangible et dont le délai ne tient pas du tout compte des réalités du terrain », avait expliqué Lionel Bilgo, porte-parole du gouvernement de transition. Cette spirale terroriste menée depuis 2015 par des mouvements armés affiliés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique a déjà fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés dans le pays.
Statut des anciens chefs d’Etat
Le sujet n’a certes pas été évoqué en public, mais plutôt durant les derniers huis-clos entre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et certains de ses prédécesseurs. Mais, selon des sources proches de la présidence burkinabè, le président de transition et ses invités ont souvent abordé la question liée au statut des anciens chefs d’Etat. Conformément à la loi 18-92, une pension civile est accordée aux anciens chefs de l’Etat et d’autres avantages. Notamment un véhicule (renouvelable tous les cinq ans), une sécurité rapprochée, un personnel domestique composé d’un chauffeur, d’un cuisinier et d’un blanchisseur, d’une indemnité compensatrice forfaitaire, fixée à cinq cent mille (500 000) de F par mois, entre autres. Cette loi modifiée par celle du 09-2002 dispose en son article 05 qu’« en cas de décès du bénéficiaire, la pension reste réversible sur la tête du ou des conjoints survivants et sur la tête des enfants mineurs. La loi 0...
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