Dialogue national au Tchad : des parties désistent

Le Conseil militaire de transition (CNT) a annoncé dimanche dernier l’ouverture du dialogue national inclusif le 20 août prochain. Cette annonce intervient alors que les pourparlers de paix entamés depuis mars dernier à Doha au Qatar se poursuivent. Au lendemain de cette nouvelle, les mouvements politico-militaires, une vingtaine au total, sont montés au créneau lundi dernier au cours d’une conférence de presse organisée dans la capitale qatarie pour annoncer qu’ils suspendent leur participation aux discussions. Ces derniers reprochent au gouvernement des avoir pris la décision de convoquer cette grand-messe sans aucune consultation préalable d’autres parties. « Nous tenons à dénoncer le choix de manière unilatérale de la date du dialogue national inclusif et souverain du 20 août 2022; les manœuvres de déstabilisation, à savoir les achats de conscience, les intimidations, les harcèlements, les menaces, la désinformation visant à perturber la sérénité des négociations et l’immixtion de la délégation gouvernementale dans la médiation, l’absence de la médiation depuis le 14 juin 2022, l’absence totale des plénières entre les parties, la création de nouveaux mouvements d’obédience gouvernementale à Doha et les multiples problèmes liés à notre séjour », a déclaré Dossé Bagao, participant aux négociations de Doha. 
D’après Adoum Yacoub, chef du groupe de Rome, tout se passe comme si les participants au pré-dialogue remplissent juste une formalité. « Nous n’avons jamais pu débattre sérieusement. Nous avons le sentiment depuis que nous sommes là qu’il y a un programme préétabli pour précisément écarter de ce dialogue un certain nombre de mouvements politico-militaires », dénonce-t-il. Pour Salibou Garba, porte-porte de la Convergence des organisations politiques, le délai choisi par le gouvernement...