RDC-Monusco : le torchon brûle

Dans une correspondance officielle transmise mercredi dernier, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a demandé aux Nations unies le départ de leur porte-parole de la RDC. « La présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité, si indispensable entre les institutions congolaises et la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) », a expliqué le ministre des Affaires étrangères. Christophe Lutundula propose par ailleurs à l’ONU de prendre des dispositions pour que Mathias Gillmann « quitte le territoire congolais dans le plus bref délai ». Christophe Lutundula insiste en invitant la mission à accorder « le bénéfice de l’urgence » à cette demande. Dans un communiqué rendu public hier, la cheffe de la mission de l’Onu a pris « note » et regrette profondément la décision. Cette fermeté confirme la gravité de la crise de ces derniers jours entre la Monusco et la RDC.
Selon une source gouvernementale, « Les propos tenus par Mathias Gillmann sur Radio France Internationale (RFI) affirmant que la Monusco ne dispose pas de moyens militaires pour faire face au M23 sont à la base de la tension actuelle ». Pour le gouvernement, « c’est un aveu d’impuissance de la part de la Monusco, une déclaration qui démotive les militaires au front et qui démontre clairement l’état d’esprit des Casques bleus ». Depuis le 25 juillet dernier, la tension est à son comble entre les Casques bleus et les civils du Nord-Kivu. Des manifestations pour réclamer le départ des Nations unies se déroulent dans plusieurs villes de l'Est de la RDC dont Goma, Butembo, Beni et Nyamilima. Dimanche, des installations de la Monusco sur place ont été prises pour cibles. Trente-six personnes, dont quatre Casques bleus, ont été tuées dans des affrontements entre les deux parties.
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