Interview : «il y a un gain symbolique et communicationnel »

L’on observe de plus en plus de rapprochements entre des partis politiques nationaux ceux d’autres pays. Comment analysez-vous ces échanges ?
Effectivement, on a pu voir sur les réseaux sociaux qu’il y avait des photos témoignant de contacts entre des dirigeants et cadres et certains partis politiques camerounais avec des dirigeants, des cadres et des militants des formations politiques étrangères. Cela a été notamment vrai entre certains partis camerounais et le parti politique dénommé « La France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon. D’entrée de jeu, il faut souligner que ces contacts relèvent davantage de la communication politique. En effet, les partis politiques camerounais qui les mettent en scène veulent les utiliser pour faire croire à leur respectabilité internationale. Il y a donc là, une stratégie indirecte de séduction de l’électorat national. Ces partis veulent laisser croire qu’ils disposent d’un capital relationnel leur permettant d’être en contact avec des formations politiques des pays que nous appelons commodément vielles démocraties.

On a l’impression que n’est pas le véritable fondement de ce déploiement…la proximité idéologique.
En fait, la situation est variable. Il y a effectivement des partis politiques camerounais qui disposent de relations permanentes et pérennes avec des partis étrangers sur une base idéologique. C’est par exemple le cas du Social Democratic Front qui est l’une des formations politiques locales à être bien ancrée dans l’International socialiste, un regroupement ouvert à tous les partis politiques d’orientation socialiste ou social-démocrate. Toutefois, le SDF n’est pas seul au Cameroun à y être membre. Pendant longtemps, il y a eu des contacts moins poussés dans l’élaboration idéologique mais révélateurs d’une certaine proximité idéologique entre le RDPC et le parti de l’ancien président français, Jacques Chirac. Les nouveaux contacts n’ont pas encore fourni assez d’éléments permettant de penser que l’idéologie est le véritable socle.

On peut par exemple être sceptique sur le fait qu’il y ait de véritables affinités idéologiques entre La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon-parti avec une forte orientation de gauche-et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ; même si celui-ci se réclame sociale-libérale. Une option qui est très loin de ce que défend la formation politique française. En somme, il ne suffit qu’il y ait eu de tels contacts pour que cela soit une garantie de la pérennité des relations entre ces partis camerounais et ceux de l’...