Biens et édifices publics : il faut déboulonner le vandalisme

Les actes de vandalisme occupent, chaque jour, un peu plus d’espace dans la rubrique des faits divers. Cibles de prédilection : les biens et édifices publics.

Ce n’est pas une exception camerounaise, certes. Mais l’audace de ceux qui se rendent coupables de ces actes blâmables laisse pantois. Le dernier coup d’éclat a été signalé du côté du concessionnaire du service public de distribution de l’eau, la Camwater. Déjà en brouille continue avec les consommateurs parce que l’eau coule à faible débit dans les ménages, ce concessionnaire a laissé couler à son tour des larmes au grand étonnement de tous. Ses compteurs d’eau ont été volés par centaines dans un quartier de Yaoundé. Le coup de vol a suscité émoi et indignation au sein de l’opinion. Et à raison. On est plutôt habitué de ce côté aux plaintes faisant état des casses des conduites d’eau. Mais cette fois, le mauvais génie a ciblé les compteurs d’eau de Camwater pour en extraire le laiton, métal précieux proche de l’or par son apparence, et qui servirait à la fabrication des bijoux. Il y a manifestement dans cet acte de destruction d’un bien public, des relents de cupidité. Cette mise à sac du patrimoine d’une entreprise indispose tout simplement. Pour celui qui ne suit pas les méfaits du vandalisme, cet assaut sur les compteurs d’eau est un comble.
Mais la réalité de ce monde de la destruction des biens publics ou privés est tout autre. On ne compte plus les cabinets ministériels visités par des mains invisibles avec parfois soustraction des objets de valeur ou des documents importants. Des statues sont même parfois saccagées dans les églises. En dehors des tours à partir desquelles on gère la vie de la nation, les infrastructures de base sont régulièrement détruites. Les routes sont ainsi délestées des panneaux de signalisation. On constate aussi avec amertume que les glissières de sécurité, les séparateurs et parfois les espaces verts subissent la dure loi du vandalisme. Le phénomène, sans cesse décrié par tous les décideurs, semble pourtant bien s’incruster. On semble même s’en accommoder. Et c’est là où le bât blesse. Comment comprendre par exemple que les lampadaires du deuxième pont sur le Wouri soient déjà hors service et que partout ailleurs dans la capitale économique les équipements servant pour l’éclairage public soient régulièrement objet d’actes de vandalisme ?
La question préoccupe, indispose même à la limite. Les couvercles et grilles des bouches d’égout sont régulièrement volés dans nos villes et se retrouvent dans le commerce. Dans certains cas, la main destructrice profane, sans gêne, le temple du savoir. Parfois de retour des congés, dans certaines écoles, le personnel enseignant se retrouve avec des salles de classe sans bancs. En l’absence de la communauté éducative, ce patrimoine fait office de bois de chauffage pour les riverains. Afin de relancer l’année scolaire, les parents sont donc éternellement sollicités pour l’acquisition de ce mobilier.
Les visages du vandalisme des biens publics sont nombreux au Cameroun. Eneo, Camtel, les aéroports et la voie ferrée en portent les stigmates. Ces structures sont quelques-uns des théâtres de cette lutte contre le développement de notre pays. Il faut bien se le dire : le vol d’une pièce sensible de Camtel, Eneo, Camwater…s’il paralyse l’entreprise, a surtout des répercussions sur tous les autres secteurs d’activité. Un équipement volontairement endommagé peut aussi signifier de longues heures sans connexion Internet dans les banques, un pan important des services administratifs, les sociétés de téléphonie mobile, les entreprises de presse…Bref c’est la paralysie assurée et un manque à gagner certain dans un monde où le tout numérique dicte sa loi. Les auteurs ou complices des actes de vandalisme, à défaut d’être stoppés, doivent tout au moins être sensibilisés sur les risques que leurs actions individuelles peuvent entra&i...

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