Femmes rurales : prêtes pour le saut digital

Elles sont encouragées à user des TIC pour mieux produire, se rendre visibles et vendre. En cette veille de journée internationale, tour d’horizon des possibilités du numérique dans cet environnement.

Au Cameroun, les reines de la terre représentent 71,6% de la main d’œuvre agricole formelle et informelle et produisent plus de 85% des produits vivriers consommés, selon des statistiques récentes du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff). Dans les zones rurales, les femmes qui travaillent consacrent plus de 16,8 heures par semaine au travail domestique non rémunéré, contre seulement 8,3 heures pour les hommes et se comptent par milliers dans l’économie informelle. Pourtant, ces femmes sont confrontées à de nombreux obstacles, qui entravent leur autonomisation. Parmi ces difficultés, la pauvreté, les violences, les pratiques culturelles néfastes, les changements climatiques, la pénibilité du travail due au caractère rudimentaire du matériel et des techniques agricoles utilisés. L’enclavement des zones de production, l’accès limité aux services sociaux de base, à la terre et aux crédits ne sont pas en reste. Afin d’inverser la tendance, beaucoup ont déjà commencé à saisir les opportunités qu’offre le numérique pour améliorer leur situation en milieu rural. 
Avec l’avènement du digital, certaines femmes vivant en milieu rural ont saisi l’occasion de s’autonomiser. Ceci notamment, grâce à des ateliers de formation organisés par la société civile ou certains partenaires du gouvernement pour une meilleure utilisation des réseaux sociaux et de la communication digitale pour leurs activités. Evoluant pour la plupart en coopératives de production et de transformation des produits locaux, ou en solo, ces mamelles nourricières ont su réorganiser des chaînes d’approvisionnement agropastorales, d’accroissement de leur accès et contrôle aux ressources et moyens de production, dont les intrants, les technologies appropriées, le crédit et la terre au moyen du numérique. « Nous sommes une coopérative de production agricole d’une vingtaine de femmes et grâce à l’utilisation des TIC, il y a plus de facilités et plus de rentrées d’argent. Grâce au téléphone portable et à Internet, plus besoin de parcourir de longues distances. Nous passons directement nos commandes chez les fournisseurs et proposons également nos produits à des acheteurs sans quitter notre foyer, tout en restant à côté de nos enfants », confie Marietou Njoya, cultivatrice dans la localité de Massagam dans le Noun, région de l’Ouest. Jeannine Mballa excelle dans l’artisanat. Dans son village de la Lé...

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