L’Etat n’est pas une vache à lait

Depuis le 17 octobre dernier, le ministère des Finances a amorcé une nouvelle étape dans l’opération d’audit de la dette interne non structurée de l’Etat. En effet, jusqu’au 18 novembre prochain, il est question, pour la direction générale du Budget, de réceptionner, pour examen, des dossiers de réclamation compilés par les trois cabinets d’audit commis à cette tâche depuis 2020. Ce contrôle, portant sur la période de 2000 à 2019, a pour objectif de résorber la spirale d’endettement qui constitue un risque certain pour la stabilité des finances publiques. Cette opération est également guidée par le souci majeur de crédibiliser davantage la signature de l’Etat. « Malgré les efforts consentis par le gouvernement en matière d’apurement de la dette intérieur de l’Etat, les services de mon département ministériel continuent d’enregistrer régulièrement les réclamations de paiement d’autres prestations exécutées au profit des administrations, des établissements publics, des entreprises publiques et des collectivités territoriales décentralisées », indiquait Louis Paul Motaze, en lançant l’audit il y a deux ans. On parle à ce jour d’une enveloppe de plus de 150 milliards de F constituée entre autres, de dette locative, dette salariale (états de sommes dues liés aux avancements, reclassements et autres), aux indemnisations en rapport avec la réalisation de certains projets. 
Voilà une opération de plus, engagée par le gouvernement, pour tenter de débusquer ceux qui font grimper de manière exponentielle les factures à payer par l’Etat, pour s’en mettre plein les poches et mener une vie de pacha. En effet, depuis quelques années, les pouvoirs publics multiplient les actions dans cette optique. Outre l’opération visant l’apurement de la dette de l’Etat, il y a eu, en 2018, le Comptage physique des personnels de l’Etat (COPPE), touchant  les plus de 400 000 personnels inscrits au fichier solde de l’Etat (salaires et pensions retraite). Une prescription du président de la République faite en 2017, dans la circulaire relative à la préparation du budget, invitant les différents acteurs à regarder de près les dépenses de personnel, en insistant sur le « renforcement de l’assainissement ». Les premiers effets de cette opération qui avaient permis de débusquer des milliers de personnes émargeant indûment au fichier solde de l’Etat, avaient été une économie mensuelle de l’ordre de trois milliards de F sur la masse salariale. Et le 14 octobre dernier, il y a eu un nouveau développement, avec la radiation, par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, de 915 personnels. Ce qui a porté à 1405, le nombre total d’agents publics définitivement rayés des effectifs, dans le cadre du COPPE, après la phase des contentieux. Et des cas comme ceux-ci, à travers lesquels des Camerounais sans foi ni loi vident les caisses de l’Etat, sont légion. Et les pouvoirs publics, tant bien que mal, multiplient les actions visant à contrer ces agents véreux, tant dans le secteur public que privé. Cela prend parfois du temps pour se réveiller. Mais ne dit-on pas, « mieux vaut tard que jamais » ?
Et c’est de bonne guerre, quand on sait que ces actes de vol, détournement de deniers publics, corruption et autres privent des milliers d’autres Camerounais de ressources qui pourraient être affectées à des biens sociaux tels que les hôpitaux et les écoles bien équipés, les routes en bon état, l’eau potable et l’électricité en quantité et en qualité… en effet, ces milliards de francs, par dizaines voire centaines, se retrouvent dans des comptes bancaires à l’étranger, des chambres fermée...

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