Cameroun-Nigeria : un pont pour booster les échanges

Le jeudi 3 novembre dernier, les relations entre le Cameroun et le Nigeria ont franchi un palier supplémentaire. Ceci, à la faveur de l’ouverture officielle à la circulation du pont de plus de 400 mètres linéaires sur la Cross River. Un ouvrage de franchissement dont l’objectif premier est la facilitation des échanges entre les deux pays. Deux pays considérés comme des plaques tournantes dans leurs communautés économiques respectives : la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) pour le Cameroun et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Nigeria. En effet, ce pont est l’une des composantes du programme de facilitation des transports sur le corridor Bamenda-Mamfe-Ekok (Cameroun) / Mfum-Abakaliki-Enugu (Nigeria). Un programme qui s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des relations entre les deux pays, au sortir d’un différend transfrontalier qui a causé des morts de part et d’autre et nécessité l’intervention de la communauté internationale. En effet, après la résolution du conflit de Bakassi, le chef de l’Etat camerounais a pris l’engagement de respecter les accords de Greentree signés en juin 2006 entre lui, Paul Biya, son homologue nigérian d’alors, Olusegun Obasanjo, et le Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, en présence des représentants de quatre Etats témoins : les Etats-Unis, la République fédérale d’Allemagne, la France, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Par cet accord signé pour matérialiser la résolution de ce différend, il était alors question, entre autres, de poursuivre l’aménagement des routes transfrontalières, tout en boostant les échanges économiques entre les deux pays, via les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Et partant, renforcer l’intégration entre la CEEAC et la CEDEAO.  Le Cameroun et le Nigeria, deux pays frères et voisins, ont par cet acte, administré au monde entier une véritable leçon en matière de règlement pacifique d’un conflit frontalier.
C’est ainsi que 204 km de route ont été aménagés entre Bamenda et Ekok, ville frontalière du Nigeria, avec en prime ce pont à cheval entre les deux pays via les villes d’Ekok côté Cameroun et Mfum au Nigeria.  A ce jour, on peut déjà se réjouir de ce que la circulation des personnes et des biens entre les deux pays soit une réalité. En effet, grâce à ces infrastructures de qualité, les échanges commerciaux entre le Cameroun (environ 28 millions d’habitants) et le Nigeria (219 millions d’habitants), ne pourront aller que crescendo. Ceci en dépit des préoccupations sécuritaires dans les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et des relents séparatistes dans le Delta du Niger couvrant  la zone du Biafra. Si le géant ouest-africain importe du Cameroun essentiellement à hauteur de 100 milliards de F par an, des produits vivriers (fruits, légumes, tubercules, etc.), dont le pays est l’un des plus grands fournisseurs, il fournit en retour à son voisin des pièces détachées, des appareils électroniques et électroménagers, du textile…pour plus de 400 milliards de F par an. Ce qui vaut au Nigeria d’être le premier partenaire économique et commercial du Cameroun en Afrique centrale et de l’Ouest, avec près de 43% des importations. La balance est certes déficitaire, mais elle pourrait bientôt s’équilibrer, à la faveur de la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique entre les deux pays. Lequel permettrait au Cameroun d’alimenter le Nigeria, gros consommateur d’électricité.  Outre cette pote...

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