Abus sur les enfants : l’inquiétude monte

d’être les souffre-douleur de nombreux adultes sans foi ni loi.

Les titres des journaux tirent sans cesse la sonnette d’alarme. « Bonabéri : accusé du viol de 18 écolières ». « Logpom : une mineure violée à mort ». « Yaoundé : arrêté pour viol d’une adolescente ». « Séquestration et viol de jeunes filles : des agresseurs aux arrêts ». On pourrait continuer sur plusieurs lignes où se mêlent maltraitance et horreur contre les mineurs. Abus de toutes sortes, qu’ils relèvent de violences sexuelles, de châtiments corporels, de brimades, de fortes pressions morales, se multiplient sur ces jeunes victimes. Ces dégâts sur ces êtres fragiles sont orchestrés aussi bien par des personnes de l’entourage que par des étrangers, tous sans foi ni loi. Des individus qui mettent en confiance des enfants et des adolescents, avant d’abuser de leur innocence, pour certains, pendant plusieurs années. Quand les faits sont dévoilés, c’est le scandale, la honte, parfois après des décennies de silence complice (ces drames survenant en général au sein de milieux censés être sécurisants pour l’enfant, tels que la cellule familiale, l’église, l’école…). Illustration par ce cas récent. 
Le 13 novembre 2022, la Division régionale de la Police judiciaire (DRPJ) du Centre à Yaoundé a révélé avoir arrêté un père soupçonné d’avoir torturé et pris sa fille pour un objet sexuel pendant des années. Le nommé Hervé M., 32 ans, est soupçonné d’avoir sexuellement abusé et exercé des violences qui ont conduit au décès de sa propre fille, Fréderic Xaverie J., âgée de huit ans, élève de CEI dans une école primaire à Ngousso, le 19 octobre dernier. D’après les éléments de la police, la jeune fille subissait des violences extrêmes de la part de son géniteur : viol par sodomie et bastonnade. La petite, grièvement blessée au niveau de la tête, a été conduite par son père à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé où elle décède. Dans le cas de la petite Xaverie, le bourreau a été démasqué et médite son sort en attendant son passage devant un tribunal. Mais nombreuses sont les situations où l’impunité dure trop longtemps. Les souvenirs de faits divers d’enfants séquestrés et laissés affamés pendant plusieurs jours dans des conditions inhumaines sont encore frais. Tout comme de mineurs battus à mort pour ne pas avoir rapporté à la maison le bénéfice attendu après des heures passées sous la pluie ou le soleil à vendre des arachides dans les rues. Ou encore comme ces adolescents, proies de harceleurs qui s’attaquent à leur bien-ê...