« Ils sont à même de relever les défis du développement local »

René Daniel Mintya, expert en décentralisation, enseignant à la NASLA.

Dans les habitudes et les attitudes, avez-vous l'impression que les collectivités territoriales décentralisées accordent suffisamment de places aux femmes et aux jeunes ?
En ce qui concerne le volet ressources humaines, il faut d’emblée relever que la prise en compte du genre est systématique dans la déclaration des listes de candidature aux élections des conseillers municipaux et régionaux dans notre pays. C’est également une réalité lors de l’élection de l’exécutif par et au sein du Conseil municipal et/ou régional. Au niveau de l’administration locale proprement dite, suivant les données issues du recensement du personnel effectué en 2019, le taux de prise en compte du genre (femme) dans les communes par région, est le suivant : 42% dans le Centre, 41,19% au Sud, 34,8% au Sud-Ouest, 32,17% à l’Ouest, 31,8% au Littoral, 30,8% au Nord-Ouest, 26,7% à l’Est, 19% au Nord, 16,87% dans l’Adamaoua et enfin, 15% à l’Extrême-Nord. On peut donc considérer qu’un travail important reste encore à faire à tous les niveaux pour atteindre l’idéal de la parité dans le recrutement et la gestion des ressources humaines au niveau de l’administration locale. 
En ce qui concerne les programmes de développement, il faut dire ici que l’essentiel de l’action communale profite aux jeunes. Ils sont les plus grands bénéficiaires de toutes les réalisations communales en matière d’éducation, de santé, d’action sociale, d’économie locale, de sports et de culture. Les femmes sont particulièrement ciblées avec l’exercice effectif, depuis 2010, de la compétence transférée aux communes en matière de promotion de la femme (gestion des centres de promotion de la femme et de la famille). Qu’à cela ne tienne, nos communes et nos régions se font encore attendre sur le terrain de la formation professionnelle. Leurs interventions ne sont pas encore visibles, dans un contexte pourtant marqué par la transformation structurelle de l’économie qui commence par l’essor des économies locales dynamiques assises sur des jeunes et des femmes qualifiées sur les métiers porteurs. 

Quel est le réel potentiel des jeunes et des femmes dans le chantier du développement local ?
Les collectivités territoriales décentralisées (CTD) ont pour mission de promouvoir le progrès socio-économique en ce qui concerne les régions, et le développement local en ce qui concerne les communes. Qu’il s’agisse du progrès socio-économique qui est le niveau de développement intermédiaire ou du développement local qui est le niveau de développement de base, les domaines d’action publique transférés aux CTD sont les mêmes au sens des dispositions de l’article 55 de la Constitution et du Code Général des CTD, à savoir : l’économie, l’action sociale, l’éducation, la santé, le sport et la culture. On peut s’apercevoir que ce sont des domaines de politiques publiques qui nécessitent des énergies, la créativité, l’innovation, la transmission des connaissances et des compétences, la volonté de s’insérer et de s’affirmer dans une société donnée. Les jeunes et les femmes sont parmi les couches sociales les plus à...

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