« Le bilan des 28 ans de pouvoir de l'ANC est mitigé »

Quel bilan peut-on faire de la présence de l'ANC au pouvoir en Afrique du sud depuis 28 ans ? 
Le bilan de l'ANC ces 28 dernières années apparaît largement mitigé. Avec ses deux alliés, le parti communiste Sud-africain et le Congrès des syndicats sud-africains, l'ANC accède au pouvoir en 1994 tout en s'appuyant sur la popularité entourant Nelson Mandela, dans sa vie comme dans sa mort, pour s'imposer dans les urnes jusqu'à présent. Avec une croissance timorée d'environ 2,5%, l'Afrique du Sud affiche une croissance décevante pour un pays du BRICS ; retard flagrant quand on compare l'évolution de la richesse moyenne par habitant dans les pays du BRICS entre l'arrivée au pouvoir de l'ANC et aujourd'hui (richesse moyenne multipliée par 13 en Chine, par 5 en Russie, 4 en Inde et au Brésil), elle n'a été qu'à peine doublée en Afrique du Sud durant la même période. En ce qui concerne l’emploi, le pays sombre dans un chômage de masse qui a explosé par 7 en moins de 20 ans, s'expliquant par la faible croissance économique. Dans le secteur éducatif, l’on note des progrès timides, car le niveau d'éducation du jeune sud-africain moyen reste encore insuffisant et surtout très inégal suivant sa couleur de peau. L'on note aussi, concernant le vivre-ensemble et la violence, des communautés qui ne se mélangent pas tant que ça. Les asiatiques et les indiens restant entre eux, et les blancs vivant retranchés dans leurs quartiers résidentiels sécurisés. A l'extérieur, nombres d'endroit sont devenus de véritables coupe-gorges avec sensiblement 45 meurtres par jour en moyenne. En matière de viols, vols à main armée, cambriolages, vols de véhicules, la situation demeure préoccupante. Pire encore, l'on note le summum de l'épidémie VIH/Sida qui touche 18,8% de la population nationale. Au regard de cet état des lieux qui n'est pas exhaustif, le règne de l'ANC depuis 28 ans aujourd'hui est très largement mitigé.

Pourquoi le parti n'a-t-il pas été à la hauteur des attentes comme il l'avait promis ?
Le parti n'a pas été à la hauteur des attentes à cause des guerres entre chefs au sein de l'ANC. Depuis le retrait de Nelson Mandela, l'on a toujours noté des guerres internes. Actuellement, deux camps sont à couteaux tirés dans la formation qui domine la vie politique depuis la fin de l'apartheid : celui du président Ramaphosa e...