Coupe du monde 2022 : pari tenu

La joie de Lionel Messi, qui obtient enfin ce titre derrière lequel il courait depuis tant d’années. La déception compréhensible de l’équipe de France, malheureux finaliste et les larmes de Kylian Mbappe alors qu’il se dirige vers les vestiaires. Les feux d’artifice qui enflamment le stade Lusail et cette parade de l’équipe d’Argentine après le match dans les rues de Lusail, au point de paralyser la ville pendant plusieurs heures. Voilà les dernières images de cette Coupe du monde Qatar 2022 sur laquelle les projecteurs se sont éteints dimanche 18 décembre dernier. Après un mois intense, la compétition lancée le 20 novembre dernier s’est donc achevée sur une finale d’anthologie, dont on reparlera certainement longtemps encore avec son scénario hitchcockien entre la France et l’Argentine. 
Et au moment de faire le bilan, il y a comme l’impression d’avoir assisté à une des plus belles Coupes du monde. Le Qatar a réussi le pari de l’organisation de ce tournoi alors que ce n’était pas gagné d’avance. Entre les accusations de corruption dont fait l’objet le pays depuis l’obtention de l’organisation en 2010, les conditions de travail et les décès d’ouvriers sur les chantiers, les débats liés à la reprogrammation du tournoi en novembre-décembre pour éviter un été brûlant, le Qatar en a vu de toutes les couleurs. Et ce sentiment d’acharnement et de Qatar bashing s’est poursuivi durant le tournoi, avec le boycott de nombreux médias et supporters occidentaux. Mais le premier pays du Moyen-Orient et du monde arabe à accueillir une Coupe du monde a répondu par le silence et les actes. Car, dans les faits, le pays a déployé des moyens impressionnants pour assurer une organisation quasi parfaite, avec des infrastructures à la dimension de l’évènement. Il a même balayé d’un revers de la main les craintes liées aux us et coutumes locales, ouvrant largement ses bras avec un message : venez comme vous êtes. Résultat, sur le plan de l’affluence, tous les matchs affichaient à chaque fois plus que la capacité prévue par les huit stades retenus, qui avaient l’avantage d’être extensibles. La FIFA se frotte les mains avec la vente des billets même si son système a montré des défaillances. Malgré le coût élevé des logements, chacun a pu trouver au moins un toit ou une tente. 
Sur le terrain, le spectacle était au rendez-vous et les buts aussi puisque le nouveau record de 172 réalisations a été établi lors de cette 22e édition. On a eu droit à des...