Désignation des chefs traditionnels : contestations en série
- Par Lucien BODO
- 21 déc. 2022 11:13
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Du fait d’un non-respect de la règlementation en la matière, le choix de ces auxiliaires de l’administration est régulièrement source de conflits dans de nombreuses communautés.
En attendant des données consolidées, une constance demeure. Les successions dans les chefferies traditionnelles au Cameroun ne passent plus comme une lettre à la poste. Au ministère de l’Administration territoriale, on déplore un nombre accru de contestations, parfois violentes, au regard des rapports transmis par les autorités administratives. Le ministre Atanga Nji Paul a déploré cette situation, aussi bien à l’ouverture qu’à la clôture de la seconde conférence semestrielle des gouverneurs tenue les 12 et 13 décembre derniers à Yaoundé. « La question de la désignation des chefs traditionnels est préoccupante, et doit être adressée. La plupart du temps, cette situation défraie la chronique dans certaines localités du pays. En effet, l’on note une recrudescence des contestations en la matière. Par exemple, des chefs traditionnels désignés qui ne répondent pas aux critères selon les textes en vigueur », a-t-il relevé.
Par ailleurs, d’après lui, « on constate aujourd’hui que tout le monde veut devenir chef traditionnel au Cameroun, y compris ceux qui n’ont rien à voir avec le commandement traditionnel ». C’est le cas de certaines hautes personnalités qui veulent s’imposer, malgré le rejet de la communauté dont ils prétendent vouloir présider aux destinées. « De nombreux « intellectuels » pensent pouvoir utiliser ce strapontin pour être ministre, PCA, parlementaire, ou mieux », expliquait à ce sujet l’ancien gouverneur Abakar Ahamat dans ces mêmes colonnes, il y a un peu plus d’un an. Les palabres récurrentes dans la désignation des auxiliaires de l’administration proviennent également du fait que les chefs sont parfois choisis par des personnes qui n’en ont pas qualité.
On aboutit alors à des situations de chefferie orpheline de leur chef des années durant. L’un des cas les plus éloquents étant la chefferie Ewondo-Bene, dans le Mfoundi, dont le trône demeure vide depuis 2014. L’on peut aussi évoquer les cas de brouille de Pouss dans le département du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord, Mevia dans le Littoral, Ekombityé dans le Sud, ou encore Bangou dans l’Ouest. Pour régler ces problèmes, parfois à l’origine de troubles à l’ordre public, le ministre de l’Administration territoriale a prescrit un certain nombre d’actions à mener par les gouverneurs. « Vous devez tout me...
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