On vous parle d’« impact environnemental »

Un collectif d’opérateurs du secteur des boissons spiritueuses a fait une sortie médiatique il y a une semaine. Un communiqué en guise de contre-attaque face à ce que les signataires considèrent comme une « campagne de désinformation sur les whiskies en sachet ». En réalité, les opérateurs n’ont surtout pas voulu manquer l’occasion de brandir un arrêté conjoint signé en octobre dernier par les ministres des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, du Commerce et de la Santé publique et accordant à ces producteurs de liqueurs en sachet plastique, un délai supplémentaire de quatre années pour la mutation de leur conditionnement. Un conditionnement dont les spécialistes indiquent qu’il fait mauvais ménage avec le contenu. Plastique et boisson alcoolisée, une cohabitation nocive, à laquelle il faudrait ajouter des conditions de conservation pas toujours maîtrisées. 
Le communiqué a été l’occasion aussi de se gargariser de cette « onction du gouvernement », en arguant que les produits ne souffrent d’aucun problème de qualité, que l’activité est légale, conforme au plan administratif. D’accord. Mais le problème que pose aujourd’hui la prolifération de ces boissons bon marché n’est pas tant celle de la légalité des opérateurs. Elle n’est pas non plus cristallisée autour de la qualité de ces produits. Sur ce point, les spécialistes des normes et ceux de la santé publique sont évidemment plus outillés qu’un journaliste pour attester du caractère irréprochable de ces tord-boyaux que les désœuvrés et les conducteurs de motos-taxis d’arrachent comme des petits pains au premier coin de rue. Le nœud de l’affaire, c’est bien ce qu’on pourrait appeler par analogie aux grands projets de développement, « l’impact environnemental ». Une fois qu’on a dit qu’on était en règle avec l’administration, que les produits subissent des contrôles réguliers, qu’on paie ses impôts ou qu’on est engagé dans le processus de mutation de l’emballage, il reste le constat amer : les liqueurs en sachets sont devenues un véritable fléau dans la société camerounaise. Et l’on attend des producteurs un engament moins timide que ces quelques lignes glissées au bas de leur fameux communiqué : « Quant aux consommateurs, ils sont invités à continuer à faire confiance aux producteurs et à éviter l’usage nocif de ces produits car la consommation excessive d’alcool présente de graves risques pour la sant&eacu...

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