Normalisation au Mali : pourquoi l’Accord d’Alger piétine

L’Accord d’Alger signé en mai 2015 par les autorités maliennes et les mouvements armés actifs dans le nord du pays tarde à être mis en œuvre. Signé sous l’égide de la communauté internationale avec l’Algérie comme médiatrice en chef, cet instrument juridique censé ramener la paix, poser les bases d’une réconciliation, mettre sur pied une armée reconstituée intégrant les ex-rebelles et impulser le développement du Mali est au point mort. Le pays reste en proie à une crise sécuritaire depuis le déclenchement d’insurrections indépendantistes et jihadistes en 2012 et est scindé en deux parties : le Sud contrôlé par le gouvernement de Bamako et le nord placé sous l’influence de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). 
Bien que préjudiciable à l’unité de cet Etat du Sahel, le blocage actuel semble être entretenu à dessein parce que servant les intérêts des principaux acteurs. Pour le gouvernement de transition, l’impasse actuelle permet de repousser la mise en application de certaines dispositions contenues dans ce texte. La révision constitutionnelle et le processus Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) ne semblent pas être une priorité pour les autorités de Bamako. Quant aux groupes armés du Nord, le présent statu quo garantit une certaine autonomie à cette partie du pays. Sur le terrain, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer, au grand dam des populations qui paient le lourd tribut avec au quotidien des attentats, des enlèvements contre demande de rançon et des extorsions des biens des victimes. Rien d’étonnant donc dans ce jeu de cache-cache auquel se livrent les deux camps. 
En plus, la rencontre manquée la semaine écoulée en « terrain neutre » sollicitée par les groupes armés avec le gouvernement n’est non plus de bon augure pour une r&eacu...