Agriculture en Afrique : place à l’action

« L’Afrique abrite environ 65% des terres arables non cultivées restantes dans le monde et a le potentiel de produire suffisamment pour se nourrir elle-même et contribuer à nourrir le reste du monde. » Ce constat a été rappelé le 27 janvier dernier au Sénégal, alors que le 2e Salon sur l’alimentation et l’agriculture de Dakar mettait la clé sous le paillasson au bout de trois jours de travaux. Seulement, en dépit de son énorme potentiel agricole, l’Afrique souffre d’une insécurité alimentaire flagrante, avec un tiers des 828 millions de personnes victimes de la faim dans le monde, recensées sur le continent. Une situation qu’il urge de changer. Mais le chemin semble long et parsemé d’embûches, depuis que les dirigeants du monde ont pris conscience de ce que l’atteinte et le maintien de la souveraineté alimentaire nécessitent la fourniture de technologies agricoles aux agriculteurs à grande échelle, l’augmentation de la production alimentaire et la croissance des investissements dans les systèmes alimentaires et agricoles. 
Dans de nombreux pays africains, dont le Cameroun, ce n’est pas la volonté ou la vision politique qui manque. D’ailleurs, le pays, doté d’un bon réseau hydrographique, d’un climat et d’une géographie diversifiés favorables à la production de nombreuses spéculations, est considéré à juste titre comme le grenier de l’Afrique centrale. Seulement, toutes ces potentialités tardent depuis des décennies à se concrétiser. L’avènement de l’agriculture de seconde génération, n’est toujours pas une réalité, au point où le Cameroun n’arrive pas encore à satisfaire les besoins de l’ensemble sa population. A fin décembre 2022, le pays comptait plus de 3,5 millions de personnes classées en phase de crise et d’urgence alimentaire. Pour combler le gap, on a importé, sur les trois dernières, pour 536 milliards de F de riz. Entre 2017 et 2019, ce sont 11,7 milliards de F qui ont été dépensés pour importer le maïs, 52 milliards de F pour l’huile de palme brute, entre autres. Situation qui contribue par ailleurs grandement au déséquilibre de la balance commerciale. 
Face à ce tableau, similaire dans pratiquement tous les pays du continent, qui dépendent pour ainsi dire des autres pour se nourrir, la décision de résolument passer des discours aux actes s’impose à tous. A Dakar d’ailleurs, il a été constaté que « la réalisation de l’objectif de développement durable numéro 2 des Nations unies, « Faim zéro », ne peut être atteinte que si elle est atteinte en Afrique. Et cela ne peut se faire que si le secteur agricole africain est soutenu par une volonté politique et un engagement forts de la part des gouvernements africains, des partenaires au développement et du secteur privé, ainsi que de l’intensification des programmes continentaux à fort impact tels que l’initiative « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine » (TAAT) de la Banque africaine de Développement. C’est dans ce sillage que des programmes nationaux ont été institués et certains déjà défendus et approuvés, avec des promesses de financements. Lesquels financements sont nécessaires en quantité pour véritablement révolutionner le secteur agricole en Afrique. Les décideurs et acteurs y croient. Des exemples de réussite sur le continent permettent de rêver. L’Ethiopie qui a décuplé ses surfaces et sa production de ...

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