Anniversaire : Paul Biya, la force de l’âge Anniversaire Paul Biya, la force de l’âge

Le bel âge ! Le président de la République, Paul Biya a donc 90 ans ce jour. Dans un contexte où les statistiques situent la moyenne d’âge sur le continent africain à 63 ans, soit 9 ans de moins que la moyenne mondiale qui est de 72 ans, c’est un événement, une grâce. Comme il est de tradition, l’on peut être certain que c’est dans cette sobriété légendaire qui le caractérise, qu’il va célébrer cet événement, loin des projecteurs et des regards des curieux. Lui, le fils de catéchiste qui a vu le jour un 13 février 1933 dans le petit village de Mvomeka’a dans l’immense forêt équatoriale du Sud-Cameroun, a connu depuis lors, un parcours des plus remarquables. L’ancien pensionnaire du pré-séminaire Saint-Tarcisius d’Edéa et du Petit séminaire Saint Joseph d’Akono, du lycée Leclerc de Yaoundé et des structures de formation supérieure en France, s’est très rapidement mis au service de son pays dès octobre 1962, lorsqu’il a regagné le Cameroun. Suivra alors une carrière qui, 20 ans plus tard, le conduit aux plus hautes fonctions de l’Etat. Il n’est pas inutile de rappeler que c’est par des mécanismes constitutionnels de dévolution du pouvoir qu’il succède au président Ahmadou Ahidjo à la tête de l’Etat, le 6 novembre 1982. Dès lors, les craintes qu’avaient de nombreux Camerounais à ce moment vont se transformer en espoir. Le discours se veut rassurant et convaincant. Pourtant, certains ne lui donnaient pas plus de six mois au Palais de l’Unité, nouvellement construit et très peu utilisé par son prédécesseur. Paul Biya a réussi à déjouer tous les pronostics et tient encore aujourd’hui, les rênes de la barque Cameroun. Certains n’hésitent du reste pas à parler d’un sphinx.
Tout ou presque a déjà été essayé pour comprendre les secrets de la longévité de cet homme d’Etat, tant en ce qui concerne sa vie d’homme tout court ou simplement en qualité de président de la République. Ceux qui le côtoient au quotidien évoquent dans le premier cas, une hygiène de vie assez rigoureuse, alors que dans le second cas, les recherches se poursuivent, afin de percer le mystère qui entoure ce passionné de lecture et de musique classiques, mais aussi de sport dans sa conduite des affaires à la tête de l’Etat. Car, Paul Biya cultive la discrétion comme d’autres leur jardin. Des amis très proches, on ne lui en connaît pas beaucoup, pourtant nul ne peut penser qu’il s’agit d’un homme seul. Il n’est simplement pas un homme des mondanités.
Pourtant, il faut reconnaître que le président de la République n’est pas né avec une cuillère en or dans la bouche. Issu plutôt d’un milieu modeste, il a su, grâce au travail, au sérieux et au très haut sens des responsabilités, atteindre la plus haute marche de l’Etat. Il ne faut pourtant pas penser que tout lui a été servi sur un plateau en or, dans un environnement où les successeurs putatifs ne manquaient pas. Rien ne lui a non plus été épargné dans son parcours où il a presque tout connu. Face à tout cela, il a toujours adopté une attitude : le pardon. Sans doute des séquelles de valeur d’humanisme acquise durant son parcours, même s’il a tenu à préciser une fois : « le calme et la retenue ne sont pas des signes de faiblesse ».
Interrogé par notre regretté confrère Yves Mourousi de Radio Monte Carlo (RMC), le 21 juillet 1990 sur l’image qu’il entend léguer à la postérité, le président de la République déclarait alors : « Je voudrais que l’histoire retienne de moi, l’image de l’homme qui a apporté à son pays la démocratie et la prospérité ». Sur le plan démocratique, le Cameroun a depuis lors connu des avancées remarquables, tant sur le plan du respect des droits de l’Homme...