Pluies : un retour fracassant à Yaoundé

Ibrahim S dort depuis samedi dernier à la belle étoile. Vigile et résidant avec sa famille dans un chantier au quartier Mimboman à Yaoundé, le jeune homme, la trentaine environ, a vu la toiture de sa maison en planches partir dans les airs alors qu’il était couché. C’est que la forte pluie tombée le 18 mars dernier accompagnée d’un vent violent a fait parler d’elle. « Toutes mes affaires sont mouillées. La télévision, les matelas, les documents, vêtements… tout est trempé », confie-t-il.  En attendant de faire réparer la toiture, Ibrahim S. et sa famille ont trouvé refuge dans une pièce du chantier en pleine finition. 
Pascaline Messi, elle, ne trouvera refuge nulle part. Habitante au quartier Efoulan, la jeune femme de 30 ans vit une autre situation. Sa maison située en contrebas d’une colline, a été inondée. L’eau a débordé la cour et s’est frayé un chemin dans la maison. « Avec les enfants, j’ai pris des seaux et des raclettes pour évacuer ce qui entrait. Mais plus il pleuvait, plus le niveau d’eau augmentait et je n’ai plus eu la force de continuer. J’avais l’impression de vider un lac. J’ai juste tout débranché et posé les appareils qui étaient au sol sur les fauteuils », raconte-t-elle. La même soirée de samedi, Claudia Bemo, journaliste, a vu un pneu de sa voiture éclater sous le tas d’ordures déportées sur la chaussée par la pluie. « J’ai voulu forcer le passage et voilà que depuis samedi mon véhicule est au garage. En plus de cette roue éclatée, j’ai eu d’autre pannes qui coûtent cher », relève-t-elle. 
Quand ce ne sont pas les ordures qui obstruent la chaussée, ce sont les câbles électriques qui empêchent les populations et autres automobilistes de circuler. Cette situation est vécue derrière le Palais des Congrès de Yaoundé où des câbles de courant coupent la route en deux. « Nous sommes obligés de faire le détour po...