Paix en Soudan du Sud : les points de désaccord
- By Jeanine FANKAM
- 22 mars 2023 12:04
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Depuis 2018, des tonnes de salive ont coulé sous… les signatures pour très peu de chose.
En août 2018, Salva Kiir, président du Soudan du Sud et Riek Machar, agissant pour le compte des rebelles, signent un accord sur le partage du pouvoir. L’acte est posé chez les frères voisins à Khartoum. L’accord appelle à l’unité dans un pays lessivé par une interminable guerre civile. Selon l’entente, les rebelles doivent se retirer des zones urbaines. On envisagea alors la restructuration des Forces de défense impliquant l’incorporation de diverses factions militaires. Il est également prévu le désarmement, la démobilisation et la réintégration du secteur de la sécurité.
Le gouvernement de transition, lui, devait être constitué et composé de 35 ministres dont 20 du groupe de Salva Kiir et neuf de celui de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes. Le Parlement devait compter 550 députés, dont 332 du groupe de Salva Kiir et 128 de celui de Riek Machar. Outre ce dernier, le gouvernement devait avoir quatre autres vice-présidents. A la taille du Parlement, on comprenait que le ver était dans le fruit. Il fallait trouver des ressources pour payer ce beau monde. L’objectif immédiat était la relance de la production pétrolière dans un Etat unifié, l’un des plus riches en pétrole Afrique.
Les États-Unis s’étaient montrés sceptiques face aux chances de succès d’un tel scenario. « Un accord étroit entre les élites ne va pas résoudre les problèmes qui affectent le Soudan du Sud. De fait, un tel accord pourrait planter les graines d’un nouveau cycle de conflit », avait mis en garde Washington en juillet 2018, doutant de la capacité des deux figures politiques à trouver une issue à la guerre.
Salva Kiir, lui, avait assuré que les efforts de paix n’allaient pas s’effondrer. Mais il avait assez souligné les défis posés par la composition du gouvernement de transition. « Ils ont besoin de sécurité, de véhicules, de maisons… Cinq vice-présidents, c’est une très grande responsabilité à gérer. Je dois leur fournir le transport et chacun aura besoin d’un cortège de cinq véhicules peut-être. Où est-ce que je vais trouver cela ? », avait-t-il lancé.
L’autre frein à l’accord de paix se situe au niveau des arrangements de sécurité. Les deux parties ne s’accordent pas sur les conditions de création d&...
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