Mouanko : les palourdes, mamelle nourricière

« Bissonda ». C’est le nom vernaculaire local pour désigner les palourdes en langue bakoko Yakalag, une des communautés de l’arrondissement de Mouanko dans le département de la Sanaga-maritime. La pêche des palourdes est pratiquée dans cette localité depuis de nombreuses générations et est très vite devenue la principale activité économique des populations. Elle est exclusivement réservée aux populations autochtones et se pratique au rythme des saisons et textes en vigueur. Cette activité est encadrée par un comité de gestion et de suivi de la palourde mis en place par le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia). 
Selon les statistiques recueillies auprès du délégué d’arrondissement du Minepia de Mouanko, la production de palourdes en 2021 se chiffrait à 31,5 tonnes. En 2022, la production a chuté à 30,5 tonnes. Les prix de vente varient en fonction des saisons et du rythme de production. En début de saison, le prix de la « tin » (récipient d’une contenance de 20L) varie entre 2000 et 2500F.  En fin de saison, elle coûte entre 7000 et 9000F. Ces prix sont davantage élevés quand les huitres ont été extraites des coquilles. Les palourdes sont également vendues en sacs de 100 kg. En début de saison, le sac est vendu entre 8000 et 10 000F pour les palourdes fraiches et 14 000 à 15000F pour les palourdes brûlées. Les pêcheurs les plus vigoureux peuvent capturer jusqu’à 6 sacs de palourdes en une journée, soit l’équivalent en fcfa d’au moins 60 000 F. La mairie de Mouanko prélève des recettes à raison de 1000F par sac de palourdes. La filière est organisée autour des pêcheurs, des coquilleurs, des acheteurs, des transporteurs. La production est majoritairement expédiée à Bafoussam dans la région de l’Ouest. Les coquilles brûlées, riches en calcium et phosphore, entrent dans la production d’aliments pour poulets, porcs… Ces coquillages sont également utilisés dans la production des verres et de plats cassables. 
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