« Les priorités varient d’une région à une autre »

Dr. Stéphane Mougnol à Mougnol, spécialiste de la décentralisation, enseignant à l’université de Yaoundé II-Soa.

Deux ans après la mise en place des conseils régionaux, certains viennent d'adopter leurs plans de développement. Quelle est l'utilité de cet outil ?
En réalité, il s'agit d'un instrument très important qui entre en droite ligne avec le plan de développement national. C'est un instrument de planification globale du développement dans la région. Il fixe les objectifs et les priorités de développement de la région en fonction d'un certain nombre de besoins conjoncturels qui peuvent être économiques, sociaux, infrastructurels... Il définit de manière indicative, les grandes orientations que la région entend poursuivre afin de satisfaire à une exigence fondamentale de la décentralisation qui est le développement local. Ce plan permet à la région de se fixer véritablement une trajectoire et de se projeter, en ce qui concerne les ambitions de développement de la région.
 
Comment devraient s'élaborer un Plan de développement régional ?
Les plans de développement régionaux sont des documents techniques élaborés par chaque région, mais avec l'appui technique de l'administration centrale, notamment le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire et bien évidemment du ministère de la Décentralisation et du Développement local, ministère de tutelle. De façon classique, l’élaboration d'un plan de développement suppose le respect d'un certain nombre d'étapes. La mobilisation des acteurs (autorités régionales, experts, ingénieurs...) susceptibles d'intervenir dans la réalisation des projets à inscrire dans le plan de développement.  Cette étape permet, à travers les débats et les échanges entre les différents acteurs, de s'assurer de la fiabilité et de la faisabilité des projections. Elle permet également de fédérer tous les acteurs autour des objectifs à atteindre. Faire un état des lieux assez exhaustif des projets à inscrire dans le plan de développement régional. Ceci devrait se faire à partir d'une analyse préalable de ce qui a déjà été fait, pour pouvoir mieux orienter les priorités. Déterminer les projets et orientations à inscrire dans le plan suivant une logique pluriannuelle. Il est donc nécessaire de définir avec clarté, réalisme et précision autant les objectifs généraux que spécifiques, sans oublier les actions à mettre en œuvre pour une opérationnalisation facile des projets inscrits dans le plan. Il faut aussi inscrire les différents projets dans une logique de planning qui nécessite l'identification des ressources nécessaires à la réalisation du plan. Elles peuvent être humaines, matérielles, logistiques, financières... Par ailleurs, l'exécution du plan doit tenir sur un chronogramme bien établi sur la base d'un plan de financement bien défini. La répartition des tâches peut donc être faite, chaque acteur sachant à quel niveau il est interpellé en fonction des compétences qui sont mobilisés. Prévoir des indicateurs et des mécanismes d'évaluation de l'exécution du plan à court et à moyen terme pour le cas des régions est nécessaire. Tout comme il faut formaliser le plan de développement, c'est à dire le transcrire de façon cohérente dans un document en respectant les exigences sus-évoquées du point de vue de son contenu. Le soumettre à la délibération du Conseil régional pour adoption. C'est dire qu'il y a une phase technique d'élaboration, et une phase qu&...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie