« Le Code pénal est assez clair »
- Par Jean Francis
- 23 mai 2023 09:40
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Me Pierre Faustin Ntede, avocat
Quelle appréciation faites-vous aujourd’hui du dispositif juridique de lutte contre les discours de haine et d’autres qui tendent à mettre à mal le vivre-ensemble au Cameroun ?
Le Cameroun a mis sur pied un ensemble de textes juridiques, des institutions ayant la mission de combattre ces maux que vous évoquez. Cet engagement du Cameroun s’est du reste poursuivi à l’international avec la ratification d’un ensemble de traités et autres textes juridiques dans le but de combattre les discours de haine. Il faut dire, que la lutte contre les discours de haine et toutes les autres formes de discrimination de saurait être une affaire de pouvoirs publics seuls. Chacun d’entre nous à son niveau a le devoir d’y apporter sa contribution, aussi modeste soit-elle. La logique dialectique des pouvoirs publics a voulu que des textes soient mis en place et que leur application se fasse dans un agencement bien structuré. On est passé à la phase de la sensibilisation qui dure depuis quelques années déjà pour certains textes. Peut-être, est-il déjà temps de monter d’un cran dans cette lutte, en utilisant les outils et les instruments mis en place dans ce cadre.
Qu’est-ce qui explique l’écart entre l’adoption de textes de lutte et une application effective sur le terrain ?
Comme je l’ai dit plus haut, cela peut trouver une explication dans la démarche mise en place par le gouvernement. On a créé des institutions, à l’instar de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. On a voté des lois qui ont été promulguées par le président de la République. Leur application passe par une démarche bien structurée. La première étape de celle-ci, à mon humble avis, est la sensibilisation à laquelle on assiste depuis quelques années. Cela se fait à travers des campagnes sur l’ensemble du territoire, l’utilisation d’un ensemble de canaux qui permettent de toucher le maximum de Camerounais. Mais le constat est là : les personnes ciblées par ces différentes campagnes de sensibilisation adhèrent très peu ou pas du tout. Dans cette situation, il faut sans doute penser à se tourner vers le dispositif juridique institué pour mettre fin aux discours de haine. L’écart que vous évoquez tient donc de la volonté des pouvoirs publics d’éduquer le citoyen pour l’amener à comprendre que les discours de haine et autres ne sont pas constructifs pour le Cameroun. Cette volonté d’éducation ayant donc montré ses limites, il faut passer &agr...
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